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Chronique des fouilles médiévales en France en 2004
I. – Constructions et habitats civils - environnement rural et urbain
I 1.- Sites fouillés

Selles-sur-Cher (Loir-et-Cher). La porte Charretière (porte de la Colombière)

Responsable d’opération : Simon Bryant

Texte intégral

1La ville de Selles-sur-Cher, ou Selles-en-Berry, se trouve à la limite NO du Berry, dans une zone de forte imbrication des mouvances des seigneurs vassaux des comtes d’Anjou, de Blois, d’Aquitaine et de Châlons-Champagne. La ville médiévale est située sur la rive gauche du Cher. Elle est composée de deux pôles importants : l’enceinte du château, connu dès le xe s., à l’extrémité ouest, et l’enclos de l’abbaye de Selles-Saint-Eusice, fondée au vie s., qui occupe la partie SE de la ville. Cet ensemble est entouré de murailles précédées de fossés en eau alimentés par le Cher. Les fortifications existent dès le xiiie s. mais on ne peut pas exclure une origine du xiie s. Elles sont renforcées aux xive, xve et xvie s. mais semblent en mauvais état aux xviie et xviiie s.

2Au total, cinq portes permettaient d’accéder à la ville, mais les deux principales étaient celle du Pont, face au Cher au nord, et celle de la Colombière, au sud. Toutes deux étaient reliées par la Grande Rue qui formait l’axe principal NS de la ville. La porte de la Colombière est souvent appelée « Charretière » mais il s’agit là d’une confusion avec la porte charretière de l’abbaye qui se trouvait à peu de distance au NE. En tout cas, la porte de la Colombière est sans doute mise hors d’usage au début du xviie s. quand le seigneur, Philippe de Béthune, aménage le parc de son château au sud de la ville : l’ancien chemin qui menait à la porte fut supprimé et l’entrée principale devint la porte Grosset, sur l’angle SE de l’enceinte urbaine. Ce déplacement a également provoqué une réorganisation de la voirie à l’intérieur de la ville.

3Un projet de restauration des deux tours de la porte a nécessité un diagnostic archéologique. Des sondages au nord (à l’intérieur de la ville) ont permis de retrouver des niveaux de sol associés au fonctionnement de la porte, dont une surface de cailloutis. Les niveaux au sud, à l’extérieur, ont été détruits lors de l’aménagement d’un terrain de sport pendant les années 1950. Des sondages à l’intérieur de la tour ouest ont montré l’existence de divisions internes à cette structure et la présence d’un ébrasement de tir conservé. Il a également été possible d’observer la séquence d’événements qui ont conduit à la condamnation du passage entre les deux tours.

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Pour citer cet article

Référence électronique

Simon Bryant, « Selles-sur-Cher (Loir-et-Cher). La porte Charretière (porte de la Colombière) » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 35 | 2005, mis en ligne le 15 juillet 2023, consulté le 16 février 2025. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/50249 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.50249

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Auteur

Simon Bryant

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Responsable d’opération

Simon Bryant

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