1Une campagne de fouilles préventives menée sur la place Joffre a permis d’observer la topographie archéologique de la périphérie de la collégiale Saint-Thiébaud à Thann (Haut-Rhin). La première phase du front oriental de l’enceinte urbaine a été identifiée par la découverte d’un mur de faible épaisseur (0,85 m), construit avec des moellons et des galets morainiques. Il intégrait la tour Saint-Thiébaud de l’actuelle collégiale, construction saillante sur environ 1,50 m, aux origines mal connues (milieu du xiii^e s. au plus tôt). Le déplacement de 25 m vers l’est de la limite urbaine par la construction d’un second mur aux environs de 1360-1365, après le rattachement de Thann au domaine des Habsbourg, permit de garder l’avantage défensif lié à la topographie en « tenaille » de la vallée à cet endroit. L’espace libéré par ce transfert a été occupé par le cimetière après le remblaiement du fossé primitif et l’agrandissement de l’église avant la fin du premier quart du xv^e s. Dans un premier temps, l’espace sépulcral a été limité à une aire située au sud de la collégiale, puis il fut étendu vers l’est jusqu’à la base du nouveau mur. L’organisation du cimetière a été structurée par la construction d’une chapelle sur ossuaire et divers éléments comme une lanterne des morts, adossée au mur d’enceinte. La chapelle, conservée jusqu’à la base de son élévation, était dotée d’un chevet polygonal, similaire à des édifices existants en Allemagne du Sud au milieu du xv^e s.

2Cette organisation a perduré jusqu’à la veille de la Révolution française, bien que le cimetière ait été officiellement déplacé dès le milieu du xvi^e s. à l’extérieur de la ville. La fouille d’une zone restreinte a permis l’étude de la taphonomie et des rites funéraires, avec un échantillon de quatre-vingt-six inhumations réparties en trois phases d’occupations entre le xiv^e et le xvi^e s., mais son occupation a peut-être perduré jusqu’au xviii^e s.