Nîmes (Gard). Place du Chapitre et abords
Texte intégral
1Première opération archéologique dans le voisinage de la cathédrale depuis 1939, le diagnostic mené à l’emplacement du cloître, de l’écurie moderne et du jardin du Chapitre (dans le cadre d’un projet communal de réaménagement urbain) livre quelques premières informations sur l’évolution topographique du quartier épiscopal, en particulier sur la formation progressive d’une terrasse artificielle, et documente six ou sept occupations successives.
2La plus ancienne, mal caractérisée, remonte au Haut-Empire. Il n’en a été vu que des remblais, mais les fragments déplacés d’un imposant monument sculpté témoignent peut-être d’une construction importante dans le voisinage.
3La suivante remonte à la charnière du Bas-Empire et du haut Moyen Âge, elle est illustrée à nouveau par des remblaiements, mais aussi par la construction de deux bâtiments, l’un très imposant, peut-être un édifice public.
4Quelques murs et remblais mal datés, probablement médiévaux, participent d’une troisième phase d’occupation, tandis qu’au tournant des xve et xvie s. de nouveaux bâtiments religieux sont édifiés au sud de l’enclos épiscopal et à l’ouest de l’enclos canonial. Leur succède une phase d’occupation funéraire moderne, la cinquième, qui précède une nouvelle phase de construction, la sixième. Cette dernière date du xviiie s. et coïncide manifestement avec la mise en chantier du nouveau palais épiscopal (actuel musée du Vieux Nîmes). La septième phase correspond aux interventions des xixe et xxe s. : construction de caves puis d’un bâtiment civil communal dit « de l’Hygiène ».
5L’îlot mitoyen de l’actuelle cathédrale apparaît ainsi depuis le vie s. au moins, siège d’édifices importants dont on ne sait toutefois la fonction, même si les textes du Moyen Âge permettent d’en rattacher quelques-uns à l’évêché ou au chapitre. L’enfouissement dans les constructions du xviiie s. de dizaines de fragments architecturaux et de statuaire antiques du ier ou du iie s. de n. è. donne l’impression qu’une imposante construction se dressait dans le secteur dès la plus haute Antiquité. Les personnages sculptés, plus hauts que nature, suggèrent même l’existence d’une esplanade ou d’une grande rue leur faisant face pour les rendre visibles, voire d’une très grande salle s’ils ornaient un intérieur. Le caractère artificiel du dénivelé du secteur – grande terrasse ou podium – va également dans ce sens.
Pour citer cet article
Référence électronique
Odile Maufras, « Nîmes (Gard). Place du Chapitre et abords » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 35 | 2005, mis en ligne le 15 juillet 2023, consulté le 18 juillet 2025. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/50555 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.50555
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