1La campagne de fouilles a été effectuée dans la crypte de l’abbatiale de Nouaillé-Maupertuis. Le chevet remontant à la première moitié du xi^e s. avait été reconstruit selon un plan différent à la fin du xvii^e s. et sa crypte remblayée (la crypte a été dégagée en 1946). Il comportait un sanctuaire à abside semi-circulaire et deux chapelles orientées, réunis par deux annexes à abside, ouvertes sur le sanctuaire. À l’origine, la crypte se composait d’une chapelle centrale à trois vaisseaux, encadrée par deux annexes, servant d’accès à la crypte. La fouille de l’annexe sud a montré une délimitation par une structure (chancel) entre la zone occidentale (permettant la circulation entre le transept et la chapelle centrale) et la zone orientale pouvant contenir un autel.

2La crypte était à l’origine restreinte à la partie centrale du chevet, les deux chapelles orientées du transept étant établies sur un seul niveau. À une époque indéterminée pour le moment (deuxième moitié du xii^e s. ?), la chapelle nord a été décaissée et ses fondations renforcées afin de rajouter une pièce à la crypte (voûtée ou non). Deux ouvertures ont été percées vers les parties anciennes au sud et vers le cimetière à l’est. La fouille de la pièce a montré que la roche avait été recreusée pour établir une fosse-ossuaire, contenant aussi un mobilier abondant : céramique de luxe (fin du xv^e-début du xvi^e s.), nombreux fragments de vitraux. Cette fosse-ossuaire peut avoir été constituée après d’importants travaux menés sous l’abbatiat de Raoul du Fou : bouleversement du cimetière, restauration de la vitrerie. Deux autres fosses-ossuaires furent aménagées postérieurement. L’usage funéraire de cette pièce n’est pas avéré dès sa création. Sa fonction de liaison directe entre la crypte et l’extérieur (le cimetière) semble plutôt inédite. Le cas de la chapelle sud est différent : une pièce a été aménagée dans la roche. Totalement indépendante de la crypte, l’accès se faisait depuis l’extérieur, du côté oriental. Il subsistait un lambeau d’occupation du xiv^e-début du xv^e s. (céramique saintongeaise de La Chapelle-des-Pots). La pièce a été curée et un nouveau sol aménagé (céramique de la fin du xv^e-xvi^e s.). Elle avait plutôt un usage domestique et devait être en relation avec des constructions avérées pour la 2^e moitié du xii^e s. au SE de l’église et détruites ou modifiées à la fin du xv^e s. (construction de la sacristie, par l’abbé Raoul du Fou). La présence d’un tel aménagement, sous l’église mais sans fonction religieuse, est un fait notable.

3Un dernier sondage a été réalisé dans le logis abbatial de la fin du xv^e s., au pied de l’enceinte de l’abbaye (fin du xiv^e-début du xv^e s. ?). Un effondrement de toutes les structures en bois (plancher, carrelage, charpente, couverture) dans la deuxième moitié du xvi^e s. a été mis en évidence. Ces matériaux ont comblé partiellement le niveau de cave ; un remlaiement complet est pratiqué aux environs de 1600 (les autres pièces ont en revanche été déblayées).

4Une campagne de sondages devrait concerner en 2005 l’espace situé au nord de l’abbatiale (cimetière, logis médiévaux, structures antérieures repérées à la fin du xix^e s.).