1L’opération était liée au creusement d’une tranchée de drainage autour de la collégiale Notre-Dame-la-Grande (2^e moitié du xi^e s.) et s’inscrit dans la suite d’une campagne de fouille réalisée en 1992 devant la façade occidentale sous la direction de B. Boissavit-Camus. Le contexte de fouille est différent : une tranchée au tracé irrégulier d’à peine 0,60 m de large pour une profondeur variable. Ces données, alliées à l’importance des perturbations contemporaines font que les résultats sont inégaux.

2La période antique n’est représentée que par des fondations sur lesquelles a été établi un mur du haut Moyen Âge, encore conservé (mur nord, 9^e travée). Cette maçonnerie, ainsi que son équivalent sous le mur sud de l’église avaient déjà été repérés au xix^e s. Cela confirme l’hypothèse d’une greffe du chevet de l’église romane sur un édifice du haut Moyen Âge, établi lui-même sur des fondations antiques (iv^e s. ?) et presque entièrement détruit lors de la construction de la nef romane.

3Une série de structures (habitats, construction monumentale) des x^e-xi^e s. a été repérée, principalement au sud de la nef romane. Il s’agit notamment d’un bâtiment situé sous le porche roman (côté sud, 5^e travée), avec un seuil du côté sud (escalier ?). La présence d’une structure accolée au sud en matériaux plus légers est presque certaine. Cette construction est abandonnée et cède la place à un habitat orienté différemment. Sa durée d’occupation est courte et les maçonneries sont rapidement récupérées lors de la construction de la nef de l’église (2^e moitié du xi^e s.). À l’extérieur, une fosse-dépotoir a livré des restes alimentaires importants. Un troisième habitat, pouvant être contemporain de l’église, se situe au sud de l’actuelle sacristie, reprenant l’orientation antique. Un quatrième habitat est localisé du côté nord (3^e travée). Outre un important mobilier antique résiduel, la céramique retrouvée dénote une certaine richesse (céramique à pâte sableuse, peinte ou glaçurée).

4Les fondations romanes de la nef n’ont pu être étudiées qu’en de rares endroits et montrent une diversité de techniques : réutilisation de fondations anciennes et fondations non débordantes en tranchée étroite (mur nord) ; fondations très débordantes en tranchée large (mur sud). Les bâtiments conventuels de la collégiale ont pu être repérés, mais avec peu de stratigraphies conservées : aile orientale (avec un niveau d’incendie peu important), cloître (lapidaire de la fin du xii^e s.), aile occidentale (xv^e s. ?). Les différents chantiers des chapelles latérales nord (fin du xv^e-début du xvi^e s.) ont pu être étudiés. Le cimetière cernait tout le chevet aux xiv^e-xv^e s. (fosses en pleine terre avec linceul). Aucune inhumation postérieure à la construction des chapelles rayonnantes (2^e moitié du xv^e s.) n’a été repérée.

5L’occupation de l’époque moderne est peu conservée : boutiques et habitations du côté sud, avec des latrines ayant fourni du mobilier du xvi^e s. (albarello, avec son contenu) ; citernes de récupération des eaux pluviales du côté oriental (xvii^e-xviii^e s.) ; murs de clôture.

6Les principaux résultats concernent le contexte de la construction de l’église au xi^e s.