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Chronique des fouilles médiévales en France en 2004
III. – Constructions et habitats fortifiés
III 1. – Sites fouillés

Brie-Comte-Robert (Seine-et-Marne). Le château

Responsable d’opération : Michel Piechaczyk

Texte intégral

1La campagne 2004 a porté essentiellement sur la lice SE du château. L’ensemble des fosses de latrines, au pied de la tour est, présente quatre états : rectangulaires, puis recloisonnées, elles forment ensuite un quart de cercle muni de deux canaux. Le remplissage d’abandon, à la fin du xve s., a livré un riche mobilier : lavabo de pierre, vitrail-blason, monnaies d’or, céramiques et restes de faune en abondance.

2La tour SE, qui présente un dispositif de latrines, contient un bassin, soigneusement maçonné, associé à deux canaux opposés se dirigeant vers les lices. La sophistication de la couverture asymétrique des canaux, avec des voûtes en trompe et un bassin de rétention de 2 m3, permet de penser que la fosse constituait le réceptacle de plusieurs latrines situées aux différents niveaux de cette tour. Les canaux, diamétralement opposés dans la fondation de la tour, ne comportaient aucun aménagement particulier à leur débouché et aucune structure liée n’a été identifiée. Un curage, par l’extérieur, était donc nécessaire.

3Une coupe transversale de la lice SE révèle une similitude des techniques d’installation des fondations, des courtines et du mur d’escarpe. Ceux-ci reposent sur le sol géologique à un niveau peu profond. On élimine toute possibilité d’une période initiale où les douves seraient venues mouiller le pied des courtines. Ces observations et la céramique mise au jour démontrent la contemporanéité de l’élévation des courtines, du mur d’escarpe et de l’aménagement de la lice dès la fin du xiie s.

4La porte Saint-Jean, outre la trace d’une herse, a la particularité d’avoir deux ensembles de feuillures inversés. La campagne 2004 a précisé les premiers niveaux de sols aménagés et surtout la présence du système de pivotement des vantaux sur pierres de crapaudines basses maçonnées dès l’origine. Le système de pivotement pour les vantaux intérieurs est plus modeste mais des traces de scellements existent dans le sol.

5Un relevé pierre à pierre de la tour nord, a permis d’étudier les deux niveaux subsistants : la salle basse, de 3,90 m de diamètre sous voûte d’arêtes, est éclairée à l’est. Les vestiges du niveau 2 permettent de restituer une petite salle de 4 m de diamètre, réduite sur un quart de sa surface par un éperon de maçonnerie qui correspond au chaînage des deux courtines. Cette disposition favorise le passage continu sur l’enceinte de la gaine du chemin de ronde. Comme toutes les tours du château, la tour nord ne possède pas d’escalier intérieur.

6Pour la tour est, les relevés détaillés ont permis une étude des élévations du niveau 2. On observe deux grandes périodes : un état initial (fin xiie), avec une salle ronde éclairée par deux petits jours opposés et un couloir, la jouxtant, conduisant à une latrine au-dessus de la lice SE. Un premier chemin de ronde couvert pénètre dans les maçonneries de la tour, sans entrer dans une salle, afin de contourner l’angle de l’enceinte. Le second état, daté du xive s., condamne ce chemin de ronde primitif pour en établir un second plus haut. L’architecture et le couvrement de la salle sont alors modifiés. Une large baie avec coussiège s’ouvre alors vers l’est, un potager en pierre, encore en place, indique l’établissement d’une cheminée nécessitant le bouchage de la petite baie du xiie s. Tous ces aménagements marquent indéniablement un désir d’amélioration des conditions de résidence. Ils confirment les observations de la campagne précédente quant à la conception des circuits et niveaux militaires totalement indépendants des lieux de vie seigneuriaux.

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Pour citer cet article

Référence électronique

Michel Piechaczyk, « Brie-Comte-Robert (Seine-et-Marne). Le château » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 35 | 2005, mis en ligne le 15 juillet 2023, consulté le 18 juillet 2025. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/50809 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.50809

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Auteur

Michel Piechaczyk

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Responsable d’opération

Michel Piechaczyk

Opération(s) dirigée(s) par cet archéologue

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