Hombourg-Haut (Moselle). Le château, tour nord-ouest
Texte intégral
1L’ancien château de Hombourg-Haut, résidence fortifiée des évêques de Metz dès le xiiie s., fait actuellement l’objet d’une mise en valeur architecturale. À ce titre, la tour NO, l’une des quatre tours d’angle du château médiéval, ainsi que ses abords immédiats ont été restaurés. L’INRAP a assuré une surveillance des travaux de déblaiement des vestiges de la tour (intérieur et extérieur), préalable à des travaux de maçonnerie. Aucun niveau de sol de type dallage, pavage ou terre battue n’a été observé sur le fond de la tour, toutefois, une étude d’archéologie du bâti a été envisagée. Un relevé topographique a permis de mieux apprécier les dimensions exactes de l’édifice tandis que des relevés des élévations intérieure et extérieure ont contribué à une meilleure compréhension des techniques de construction médiévales.
2L’opération archéologique a permis de distinguer ou plutôt de confirmer plusieurs phases chronologiques.
3Les vestiges de la tour étudiée présentent deux phases de construction. La première correspond à la tour primitive du xiiie s., avec une épaisseur de mur de 3,10 à 3,20 m, un diamètre intérieur de 4,50 m et un diamètre total de 10,80 m. La seconde est caractérisée par un chemisage de 3 m d’épaisseur venu se plaquer contre la première tour à la fin du xve s., assurant ainsi une meilleure adaptation à l’artillerie. Le diamètre total de la tour passe alors de 10,80 m à 16,80 m. Une troisième phase est matérialisée par la création d’une rampe d’accès dont le mur de soutènement forme une avancée extérieure, large de 6 m, venant s’appuyer contre le parement sud de la tour NO, et parallèle à l’enceinte castrale. Cet ensemble avancé, structuré comme une fausse-braie, constitue certainement les vestiges d’une barbacane faisant partie des aménagements défensifs du xvie s.
4Les élévations de la tour sont conservées sur une hauteur maximum d’environ 5 m pour l’intérieur et d’environ 2,50 m pour l’extérieur. L’observation de maçonneries a montré que le parement en moellons de grès de la tour est une construction au parement à joints fins. Un mortier de chaux liquide était coulé directement dans le remplissage situé derrière le parement ; le mortier était suffisamment fluide pour consolider les assises sur leur partie arrière uniquement. De plus, certains blocs du parement extérieur du chemisage sont munis, en leur centre d’un trou de quelques centimètres de diamètre ; il s’agit d’orifices destinés au levage des blocs de grès à l’aide de griffes.
Pour citer cet article
Référence électronique
Sébastien Jeandemange, « Hombourg-Haut (Moselle). Le château, tour nord-ouest » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 35 | 2005, mis en ligne le 15 juillet 2023, consulté le 17 avril 2025. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/50859 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.50859
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