1Une campagne de sondages a été effectuée en février 2004 dans le sous-sol de la mairie de Surgères, située à l’intérieur d’une enceinte fortifiée. À l’occasion de l’aménagement d’une salle d’archives, un décaissement a entraîné des relevés et des sondages ponctuels afin de cerner le potentiel du site.

2Le bâtiment actuel, daté jusqu’alors du début du xviii^e s., s’est avéré remonter en grande partie aux xii^e-xiii^e s. Il reprend les dispositions d’une construction médiévale, entièrement conservée en sous-sol et partiellement en élévation. Dans son premier état, il s’agissait d’une grande salle rectangulaire (orientée EO), de 24 m sur 10 dans l’œuvre, construite en grand appareil. Trois ouvertures d’origine sont encore décelables (murs nord, ouest et sud), indiquant que ce sous-sol était anciennement un rez-de-chaussée. Une quatrième ouverture, plus importante, est située à l’extrémité orientale du mur nord. Elle appartient à une construction antérieure, sur laquelle est venue s’appuyer la grande salle. Une interruption des maçonneries dans l’angle SE indique la présence possible d’une tour. Plusieurs transformations médiévales, ouvertures et cloisons, sont conservées. Au xvii^e s., ce bâtiment, qualifié d’ancien corps de logis, s’intégrait dans un ensemble plus complexe. Durant la première moitié du xviii^e s., les autres constructions furent détruites et l’organisation du bâtiment fut transformée pour en faire une résidence plus moderne. La condamnation des ouvertures et la transformation en cave du niveau inférieur, anciennement de plain-pied, peuvent être antérieures.

3Les relevés et sondages ont été effectués dans la partie centrale de la salle, au pied du mur sud. Une occupation antérieure au bâtiment a été mise en évidence (x^e-xi^e s.). Le comblement de la tranchée de fondation du mur sud a fourni de la céramique des xii^e-xiii^e s. dont la datation correspond à celle attribuable aux maçonneries. Les niveaux d’occupation du bâtiment avaient été décaissés avant la campagne de fouilles. Il a été cependant possible d’identifier trois sols s’échelonnant de la fin du xv^e s. jusqu’au xviii^e s. (avec les fondations d’une rangée de piliers centraux, liés au 2^e sol). L’absence totale d’occupation entre les niveaux des x^e-xi^e s. et celui de la fin du Moyen Âge indique un important décaissement, voire la récupération d’un sol construit.

4Le potentiel de ce sous-sol s’est avéré important : occupation contemporaine des premières mentions du château de Surgères, identification d’une grande salle pouvant être l’aula seigneuriale du comte de Poitiers et du châtelain qu’il a installé (famille des Maingot). Une étude approfondie des structures et de la documentation doit être réalisée afin de mieux cerner cet ensemble encore méconnu.