Bourges (Cher). 35, rue de Sarrebourg
Texte intégral
1Cette opération archéologique intervient en amont d’un projet immobilier en périphérie est du centre-ville de Bourges sur un terrain situé sur la place des Marronniers, secteur de la ville où de nombreuses interventions archéologiques ont été réalisées ces dernières années. Ainsi, en 1997, la parcelle mitoyenne a fait l’objet d’une fouille, sous la direction d’A. Luberne. À cette occasion, les vestiges d’un quartier résidentiel antique, composé de domus et bordé de voiries, avaient été reconnus et fouillés. De même, dans la partie sud du terrain, une portion d’un cimetière médiéval avait été mise au jour ainsi que le mur de clôture nord de cet espace funéraire. Parmi ces inhumations, six correspondaient à des sépultures multiples accueillant entre deux et six individus, indices probables d’une ou plusieurs crises de surmortalité.
2L’intervention préventive de 2004 avait pour principal but de compléter les données scientifiques recueillies à l’époque. En ce qui concerne la période médiévale, il convenait également de mieux appréhender les pratiques funéraires, de confirmer la présence de sépultures multiples et de préciser leur datation et la raison éventuelle du décès des individus (faits de guerre, épidémies…).
3Il apparaît que le site a été occupé de la Tène au bas Moyen Âge. Hormis une voirie antique rechargée régulièrement au haut Moyen Âge, cette période n’est représentée que par quelques sépultures le long de cet axe de circulation.
4Au bas Moyen Âge, l’actuelle place des Marronniers accueille un espace funéraire dont la frange nord se retrouve sur la parcelle fouillée ; les sépultures scellent l’utilisation de la voirie d’origine antique. Le nouvel axe de circulation est alors installé au-delà et en contrebas du mur de clôture nord du cimetière, qui sert également de mur de terrasse. Cette aire funéraire correspond semble-t-il à une petite partie du « Grand cimetière de la ville, public et général », connu également sous le nom de « cimetière des pauvres ». Dans l’attente de datations radiocarbones, la chronologie de cet espace sépulcral est principalement assurée par les rapports stratigraphiques et les sources archivistiques, qui indiquent un fonctionnement entre le xiie et le xvie s.
5Comme en 1997, des inhumations liées à une ou plusieurs crises de surmortalité ont été mises au jour : quatre sépultures doubles et une triple se concentrent le long du mur de clôture nord du cimetière. La définition des modes d’inhumations, par l’anthropologie de terrain, met en évidence la prédominance, voire l’unicité, de sépultures en pleine terre (espace colmaté), ce qui semble accréditer l’hypothèse d’un cimetière des pauvres.
6Des analyses en paléobiochimie moléculaire sont envisagées afin de déterminer la nature des épidémies, dans le cadre d’un programme dirigé par D. Castex (UMR 5809). De même, la confrontation des données stratigraphiques (études céramologique et numismatique) et des résultats des datations radiocarbones devraient permettre d’affiner la chronologie de ces événements et leur correspondance éventuelle avec l’un des épisodes connus de l’histoire de Bourges, telle que l’épidémie de peste de 1348 (?).
Table des illustrations
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Titre | Bourges, aire funéraire. |
URL | http://journals.openedition.org/archeomed/docannexe/image/51188/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 454k |
Pour citer cet article
Référence électronique
Philippe Blanchard, Patrice Georges, « Bourges (Cher). 35, rue de Sarrebourg » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 35 | 2005, mis en ligne le 15 juillet 2023, consulté le 17 juin 2025. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/51188 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.51188
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