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Chronique des fouilles médiévales en France en 2004
IV. – Sépultures et nécropoles
IV 1. – Sites fouillés

Courpière (Puy-de-Dôme). Église Saint-Martin

Grabungsleiter: Yves Connier

Volltext

1L’installation d’un chauffage dans le sous-sol de ce bel édifice essentiellement roman, prieuré de Bénédictines fondé en 1130, ayant mis au jour quantité d’ossements dès le début des travaux de terrassement, une surveillance archéologique des dégagements mécaniques et l’enregistrement des vestiges rencontrés ont été décidés. L’emprise (environ 20 m2 et 40 m3) s’est répartie en L sur le bas-côté sud (2e et 3e travée) et la nef en retour (2e travée). Sur la totalité de celle-ci, les décaissements par palier ont montré une succession de sépultures, sous lesquelles sont apparues deux fosses, et ont dégagé les fondations de l’édifice, posées sur le substrat géologique.

2Les stratigraphies ont révélé le niveau de sol d’origine roman à - 0,25 m par rapport au niveau actuel (daté de 1788 par archives), un niveau de sol de travail marqué par un lit de chaux subhorizontal à - 0,50 m, ainsi que les substructures : dé de maçonnerie comblée en tranchée pour les piliers flanqués de colonnes engagées, et maçonnerie bâtie en tranchée large pour le mur gouttereau du bas-côté.

3Toutes les sépultures étaient des inhumations en cercueil, certaines détectables – en dehors des ossements de conservation très variable – par quelques clous, voire par des traces de planches ; une seule avait conservé la totalité de sa structure (planches de côté, fond et squelette). L’ensemble était installé dans un milieu extrêmement remanié et littéralement « truffé » de restes de sépultures antérieures. La petite vingtaine d’inhumations individualisables se répartissaient en plusieurs nappes (entre - 0,90 m et - 1,70 m), dans un remblai de terre noire. Elles étaient toutes orientées et tête à l’ouest, à l’exception d’une double sépulture d’enfants, transversale, et d’une autre en diagonale, entaillée dans le substrat (la seule) et partiellement engagée sous un des piliers, ce qui la fait supposer antérieure à l’église du xiie s.

4Seule la sépulture la plus complète, surmontée d’un petit coffre en bois contenant des os longs (réduction de quatre sépultures antérieures), a pu être étudiée : il s’agit d’une femme d’environ 50 ans, avec comme toute parure un anneau de cuivre. Cette inhumation est datable du xvie s. par un double tournoi de cuivre (Charles VII – Louis XI) trouvé à proximité. Également à proximité immédiate mais en position quelconque dans le remblai, un bloc de granit sculpté, portant la moitié du blason des La Barge a été mis au jour ; ancien voussoir mouluré d’un cavet (datation approximative du xvie s., avec retaille postérieure en piédroit), il peut provenir d’un enfeu détruit par le percement de la chapelle contiguë du Rosaire (deux dames de La Barge ont été prieures durant la 2e moitié du xve s.).

5Sous ces sépultures sont apparues deux grandes fosses de type silo (diam. 1,30 m, prof. 1 m) entaillées dans le substrat géologique, bien alignées dans l’axe du bas-côté et comblées de petits blocs et de terre sablonneuse. Elles contenaient des débris de vaisselle (assiettes, cruches, grande jarre ovoïde à décor de rubans digités), des restes de petits volatiles (pigeon), ainsi que deux clefs de fer, une lame de couteau à manche de bois, un fond de mortier en granit, un fragment de verre à vitrail jaune, et un anneau d’argent provenant certainement d’une des sépultures sus-jacentes. La céramique rentre dans une tranche chronologique xiie-xvie s. Ces fosses (de stockage alimentaire ?) paraissent donc devoir être rapprochées de la phase de construction et liées à la vie du chantier.

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Online-Version

Yves Connier, „Courpière (Puy-de-Dôme). Église Saint-Martin [archäologische Miszelle], Archéologie médiévale [Online], 35 | 2005, Online erschienen am: 15 Juli 2023, abgerufen am 19 Juli 2025. URL: http://journals.openedition.org/archeomed/51203; DOI: https://doi.org/10.4000/archeomed.51203

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Grabungsleiter

Yves Connier

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