Melle (Deux-Sèvres). « Les Prés Personnières »
Texte intégral
1Les recherches sur les mines et la métallurgie à Melle au haut Moyen Âge se poursuivent selon trois axes prioritaires. Sur le terrain, une série de sondages suivis de datations par radiocarbone a permis de prospecter plusieurs sites déjà répertoriés mais où aucune étude n’avait été engagée. L’objectif était de localiser les sites pouvant se rapporter à des activités minières ou métallurgiques datant de la période mérovingienne. La zone d’extraction située dans la vallée de la Légère (commune de Saint-Léger-de-la-Martinière) est celle dotée du plus fort potentiel. Nous avons donc engagé une topographie de surface sur plus de 3 ha mettant en évidence un front de vallée particulièrement perturbé et caractéristique de l’activité minière. Cette topographie a conduit à la localisation d’entrées potentielles. Rappelons qu’à ce jour, il n’existe pas sur le district de Melle d’accès horizontal remontant au-delà du xixe s. En effet, l’ouverture de carrières en fond de vallée à cette période a littéralement fait disparaître les entrées, parties les plus anciennes des mines. L’intérêt de cette zone est double. Pour les mines de Melle, la possibilité d’étudier un réseau non remobilisé permettrait de confirmer certaines de nos hypothèses quant à la gestion de l’espace souterrain dans le cadre de l’activité minière. D’une façon plus générale, l’occasion est donnée de pouvoir étudier une zone d’extraction mérovingienne. Les données pour cette période sont encore particulièrement lacunaires.
2Parallèlement, des travaux de laboratoire se poursuivent pour comprendre le rôle de Melle dans le passage du monnayage d’or au monnayage d’argent à la fin du viie s. L’analyse des rapports isotopiques du plomb apporte de riches enseignements portant sur Melle mais également Poitiers et les autres cités du Centre Ouest. Il semble maintenant acquis que les mines de Melle ont bien eu vocation à fournir l’argent métallique nécessaire au nouveau type monétaire. Les limites de cette étude résident dans la difficulté à trouver des monnaies identifiées pour cette période.
3Enfin, un vaste programme d’archéologie expérimentale nous permet déjà de tester l’ensemble de la chaîne opératoire de l’extraction jusqu’aux métaux. Nous avons engagé une première réflexion sur la fabrication de la monnaie. La phase métallurgique d’essai du minerai a également fait l’objet de toutes nos attentions. La bonne maîtrise de la coupellation dans le domaine propre à l’essai des métaux précieux (essai à la coupelle de cendre) nous conduit à envisager des expérimentations sur de plus larges quantités de matière. En effet, nous maîtrisons le procédé pour quelques dizaines de grammes. Il faut à présent changer d’échelle et être capable de traiter plusieurs dizaines de kilogrammes. En 2004, un contrat a été signé entre la municipalité de Melle et l’UMR 5060 Laboratoire Métallurgies et Cultures posant les bases de l’élaboration d’une plate-forme expérimentale fixe destinée à la paléométallurgie.
Pour citer cet article
Référence électronique
Florian Téreygeol, « Melle (Deux-Sèvres). « Les Prés Personnières » » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 35 | 2005, mis en ligne le 15 juillet 2023, consulté le 16 juillet 2025. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/51405 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.51405
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