Aulus-les-Bains (Ariège). Castel-Minier
Texte intégral
1Pour la deuxième année consécutive, une série de prospection et de sondages a été menée sur le site de Castel-Minier. La microtopographie du site s’est poursuivie permettant d’obtenir une image fiable de la rive droite où se trouvent les vestiges apparents les plus marquants. Sur la rive gauche, les entrées de mine ont commencé à être recalées sur la microtopographie générale. La série de sondages engagée à même les vestiges de la fortification a permis de se faire une idée juste des niveaux archéologiques encore en place. Un bâtiment imposant, déconnecté de la partie castrale connue, a également fait l’objet d’un sondage. Une méthode novatrice couplant topographie, prospections géophysiques et transects pédologiques a permis rapidement de cerner l’étendue et le cubage des deux ferriers localisés sur la rive droite. Un sondage complémentaire suivi d’une datation a montré tout l’intérêt de ces espaces qui se sont mis en place dès le xiiie s. Il a notamment été possible de mettre au jour un lingot d’acier (analyse en cours au Laboratoire Pierre Süe UMR 9956, CEA, Saclay). Les échanges connus de minerai de fer contre du charbon de bois entre la vallée d’Aulus et celle de Vicdessos au travers de l’accord de 1347-1348 trouvent ici un éclairage nouveau particulièrement stimulant. Nous nous trouvons en effet dans la phase de transition technique de la forge vers la mouline. Nous pouvons d’ores et déjà envisager la fouille de l’atelier sidérurgique pour 2005. En 2003, nous avions engagé le recensement des meules à minerai existantes dans la vallée du Garbet. Un fragment de meule supplémentaire a été repéré lors de la campagne 2004, portant à onze le nombre d’exemplaires connus. Il s’agit à ce jour de la plus importante collection de meules minéralurgiques. Leur mise en sécurité est en projet. La localisation de certaines de ces meules pose problème car elles sont bien en amont du site. Il semble donc que des installations minéralurgiques existent plus haut dans la vallée. La faisabilité d’une prospection géochimique permettant la localisation de ces sites a été entreprise. Les premiers résultats sont prometteurs. Une couverture photographique a débuté dans l’exploitation souterraine ; elle sera poursuivie avec le concours du SRA Midi-Pyrénées. Les vestiges miniers médiévaux les plus marquants sont déjà enregistrés : fronts de taille, croix de mineur, descenderies taillées au feu… Enfin, un délicat travail de topographie du torrent doit être mené à bien pour relier la carte des mines à celle du Castel-Minier mais également pour poser clairement le problème de l’usage de la force hydraulique sur ce site. Sur les plans minier et métallurgiques (tant pour le fer que pour le non ferreux), le site de Castel-Minier réunit un important potentiel qui a nécessité la constitution d’une équipe pluridisciplinaire (archéologie, histoire, chimie des matériaux, géochimie et géophysique).
Pour citer cet article
Référence électronique
Florian Téreygeol, « Aulus-les-Bains (Ariège). Castel-Minier » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 35 | 2005, mis en ligne le 15 juillet 2023, consulté le 15 mars 2025. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/51465 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.51465
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