1Une fouille de sauvetage a été réalisée dans l’enceinte de l’aéroport régional sur l’emprise d’une piste secondaire. La pars urbana (1,5 ha), d’une villa domaniale réoccupée au Moyen Âge a été concernée par le décapage effectué sur 3 ha. Les ruines de la partie rustique du domaine sont occupées de l’époque mérovingienne au xv^e s. Plusieurs concentrations de mobilier datables des vii^e-x^e s. ont été repérées au nord du site fouillé. Par ailleurs, lors du dégagement des remblais de démolition qui recouvraient les vestiges de la pars urbana, plusieurs groupes de tombes ont été mises au jour, livrant une soixantaine de sépultures sans mobilier. Des inhumations d’enfants et d’adultes ont été observées, en tombes isolées ou multiples. Certaines ont été utilisées comme des caveaux familiaux.

2Le site d’habitat du haut Moyen Âge, héritier du domaine antique, a perduré pour former un hameau médiéval dépendant de la paroisse de Liéhon. On connaît par les archives et les sources historiques l’existence de cette localité nommée « Larry » sur le ban actuel de Liéhon. Elle est attestée, dès le début du xii^e s. et au xiii^e s., comme siège d’une seigneurie. Au xv^e s., « Lairey » n’est qu’un hameau avec seulement cinq feux contre dix pour le village de Liéhon. Les conflits entre le pays messin, les évêques de Metz et les ducs de Lorraine sont à l’origine de la disparition et de la ruine de plusieurs villages dans le secteur. Un toponyme révélateur désigne « les Masures de Larry » situées à l’emplacement du hameau disparu. Au début du xix^e s., il ne reste plus qu’une ferme qui apparaît sur l’ancien plan cadastral. Elle fut détruite par incendie en 1892. Les fondations de cette ferme héritière du hameau disparu ont été découvertes à l’extrémité NE du décapage. Il s’agit d’un corps de ferme occupé aux xviii^e et xix^e s. Elle fut installée sur les substructions d’une première ferme plus petite occupée au xvii^e s. et sur les fondations antiques de la galerie NE de la villa. Cette occupation médiévale et moderne, sur le site antique même, a eu pour conséquence une importante récupération des matériaux de construction durant plusieurs siècles, la ruine antique ayant servi de carrière. Deux fours à chaux installés à demeure sur la galerie ouest de la villa ont également contribué à l’arasement des vestiges.