Navigation – Plan du site

AccueilNuméros34Chronique des fouilles médiévales...I. – Constructions et habitats ci...I 1. – Sites fouillésSorigny (Indre-et-Loire). Nétilly

Chronique des fouilles médiévales en France en 2003
I. – Constructions et habitats civils - environnement rural et urbain
I 1. – Sites fouillés

Sorigny (Indre-et-Loire). Nétilly

Responsables d'opération : Sébastien Jesset et Patrice Georges

Texte intégral

1L’opération s’est déroulée à 18 km au sud de Tours, aux confins de la commune de Sorigny, à environ 1,5 km au sud de l’Indre, à la limite de la Champeigne tourangelle. Les 4 485 m2 décapés ont permis de retrouver 303 structures dont 257 ont pu être étudiées.

2La première occupation est datée du Néolithique moyen II. De cette période, il ne subsiste qu’un fond de fosse dans lequel se trouvait le col d’une bouteille décoré de pastilles. À partir du second âge du fer et durant toute la période gallo-romaine, l’ensemble est mis en culture. Il se trouve alors à la périphérie d’un habitat qui se développe plus à l’ouest de la longue Plaine (37.250.008 AH). Des fossés partagent l’espace, et quelques fosses et trous de poteau distribués dans l’angle SE du décapage pourraient appartenir à cette période ; du mobilier céramique fragmenté atteste l’amendement des sols.

3C’est seulement pour la période mérovingienne (viie-viiie s.) qu’une deuxième occupation structurée est reconnue. Son épicentre pourrait se trouver en dehors de l’emprise, en direction de l’habitat précédemment évoqué. Les structures consistent en un fossé orienté EO, le long duquel prend place un foyer rectangulaire, une fosse de plan quadrangulaire de type cellier, et quelques autres fosses à la fonction inconnue. Ces structures sont très pauvres en mobilier céramique, mais elles comportent dans leur comblement d’abondants éléments de maçonneries en calcaire, vraisemblablement récupérés sur les constructions gallo-romaines précitées, alors à l’abandon.

4Dans la seconde moitié du ixe s., l’occupation se développe ; elle se décale vers l’est et se retrouve alors presque en totalité sur l’emprise. Une dizaine de constructions s’organisent autour d’une cour quadrangulaire qui accueille un puits d’extraction de matériaux calcaires et deux puits à eaux disposés à chacune des extrémités. Cet espace sépare et distribue, au nord, un secteur agropastoral (greniers, bergerie ou étable, structures de stabulation,…) et, au sud, la zone résidentielle (maison, structures excavées pour le stockage ou liées à l’artisanat…).

5L’ensemble est entouré dès l’origine par une imposante palissade de 220 m linéaires, dessinant un trapèze de 3 161 m2 qui combinait probablement un rôle défensif (dissuasif ou de prestige) et une fonction de parc à bétail. La palissade semble avoir subi, peu de temps avant l’abandon du site, un démontage des sections qui ne supportaient pas de bâtiment. Plus au sud, en dehors de l’espace protégé, la nécropole comportait sept individus.

6La mort brutale des occupants, révélée par la découverte de quatre autres corps rejetés dans les structures de stabulation, consécutive ou immédiatement suivie de l’incendie du site, semble avoir mis un terme à cet établissement à la fin du ixe-début du xe s.

7Une intervention a permis d’explorer la suite de cette occupation sur 660 m2. Sur les vingt-six structures fouillées, une seule, localisée en dehors de la palissade a livré du mobilier céramique d’apparence néolithique. Les vingt-cinq autres creusements sont des trous de poteau appartenant au haut Moyen Âge. Ils forment l’angle NE de la palissade et appartiennent à l’extrémité est du bâtiment agricole interprété comme une étable ou une écurie incendiée immédiatement avant l’abandon total du site.

8La conception à la fois bipartite (agricole et résidentielle) et « fortifiée » de cette occupation évoque un habitat de type castral et plus particulièrement la curtis parfois mise en évidence sous une motte. La première mention de Sorigny dans les textes, qui date de 1007, présente ce lieu comme curtis. Elle porte sur une donation faite par le roi Robert à l’abbaye de femmes de Beaumonts-lès-Tours lors de sa fondation en 1007. D’après la description, la curtis de Sorigny comprend, à cette date, une église dédicacée à Saint-Pierre, des vignes, des prés, des bois, des ruisseaux, des moulins et des terres. Le sens de curtis employé ici pour qualifier Sorigny doit être compris au sens de territoire et non d’un habitat nucléaire.

Sorigny, Nétilly.

Sorigny, Nétilly.
Haut de page

Table des illustrations

Titre Sorigny, Nétilly.
URL http://journals.openedition.org/archeomed/docannexe/image/52015/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 270k
Haut de page

Pour citer cet article

Référence électronique

Sébastien Jesset, Patrice Georges, « Sorigny (Indre-et-Loire). Nétilly » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 34 | 2004, mis en ligne le 15 septembre 2023, consulté le 16 juillet 2025. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/52015 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.52015

Haut de page

Auteurs

Sébastien Jesset

Articles du même auteur

Patrice Georges

Articles du même auteur

Haut de page

Responsables d'opération

Sébastien Jesset

Opération(s) dirigée(s) par cet archéologue

Patrice Georges

Opération(s) dirigée(s) par cet archéologue

Haut de page

Droits d’auteur

CC-BY-NC-4.0

Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

Haut de page
Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search