1Des désordres importants dans les maçonneries du clocher ont conduit à déposer celui-ci et à s’interroger sur la nécessité de créer une semelle de fondation plus large pour en augmenter la portance. C’est dans ce contexte que le Service départemental d’archéologie a été amené à intervenir au pied de la façade occidentale de l’édifice.

2La chapelle est située à la jonction de trois paroisses : Gouézec, Briec, Edern. Par ailleurs plusieurs toponymes très évocateurs relevés dans son environnement immédiat évoquent la possibilité de l’existence d’une petite implantation monastique qui n’aurait pas perduré : « Baradozic » (le petit paradis), « Goarem garz ar Zant » (la garenne close du saint), « le Moulin l’Abbé », « Manac’hty » (la maison des moines).

3Le moulin de l’Abbé à Trois Fontaines relevait toujours de ­l’abbaye de Landévennec au xvii^e s., abbaye par ailleurs bien possessionnée dans la région, et qui a contribué à implanter le culte de son saint patron.

4La faible surface fouillée, et l’éloignement du sondage par rapport au centre cultuel primitif, ne permettent pas de fournir des informations sur l’occupation médiévale, mais simplement d’en avoir un modeste aperçu.

5La première occupation visible est marquée par une fosse à inhumation en pleine terre, signalée par des pierres. Dans un deuxième temps, cette sépulture est vidée de son contenu, et le terrain exhaussé. La présence de terre arable dans les remblais, conjuguée au fort dénivelé du placître, laisse supposer la construction d’un édifice en partie encastré côté est, avec rejet de la terre produite par les terrassements dans la partie non lotie de l’enclos (ouest). Nous ne disposons pas d’assez d’éléments pour valider complètement cette hypothèse. Néanmoins, des travaux de terrassement ont bien lieu, au xi^e s. au plus tôt (terminus donné par la présence de débris de céramique onctueuse).

6Deux autres phases de remblaiements, avec aménagements de chemins successifs, ont été décelées, à partir du xv^e s. ou au début xvi^e s.

7Ces deux phases de remblais sont antérieures à la construction de la chapelle actuelle, datée dans l’ensemble du xvi^e s. Les fondations de cette dernière sont particulièrement sommaires, en particulier celles des contreforts côté sud (rajout ?). Une fosse (inhumation en cercueil) a été mise au jour en travers du seuil, à 1,20 m de ce dernier. Nous n’avons pas d’élément pour dater la récupération des ossements, qui s’effectue au cours d’une nouvelle phase de remblaiement. Elle sera suivie de surélévations d’époque contemporaine.