Communes de l’Yonne (Yonne). Approches des productions de terres cuites architecturales dans l’Yonne, du Moyen Âge à la révolution industrielle (ve-xixe s.)
Texte intégral
1Les terres cuites architecturales sont souvent délaissées par les archéologues qui ne les conservent pas (ou peu) ou bien se contentent d’étudier les exemples les plus remarquables tels que les carreaux de pavement. Cette première campagne vise à poser les bases techniques d’une enquête documentaire à l’échelle de l’Yonne et à l’amorcer. Il s’agit d’évaluer la documentation existante, de concevoir des instruments de travail sous la forme d’inventaires (ateliers de production et formes de terres cuites datées) et de réaliser des études de laboratoires pour dater des productions et tenter d’en identifier la provenance.
2La synthèse de cette première année a réuni plus d’une dizaine de contributions traitant aussi bien de l’apport des sources écrites locales (du Moyen Âge au xixe s.) que de la connaissance des ateliers médiévaux en milieu monastique ou aristocratique (châtellenie de Noyers). Plusieurs textes abordent des exemples de productions modernes et contemporaines, aussi bien chez les faïenciers locaux que chez les tuiliers d’une microrégion particulière comme l’Aillantais.
3Pour les briques et les tuiles notamment, des marqueurs chronologiques ont été rassemblés, certains remontant au xiie s. Les analyses archéomagnétiques sur environ 300 tuiles prélevées au cours de la restauration de la toiture de la cathédrale d’Auxerre confirment la différence typologique entre les modèles munis de crochet et ceux qui en sont dépourvus ; ces derniers sont maintenus aux lattes à l’aide de chevilles en bois encore parfois préservées. Les datations attendues devraient se situer au cours des xive et xve s. Dans une autre démarche, l’étude physico-chimique et pétrographique des carreaux médiévaux incisés de Cudot et des Echarlis a confirmé l’homogénéité de leur pâte et montré une origine commune, pouvant être en rapport avec un atelier proche (2 km) attesté au xvie s.
4L’apport le plus important concerne les centres de production : une trentaine d’ateliers ont été recensés, dont la moitié concerne l’époque médiévale ; leur répartition montre que le Sénonais est largement favorisé grâce à ses ressources du Crétacé. L’étude du potentiel géologique révèle – à l’échelle du département – l’existence de quatre zones distinctes aux argiles bien spécifiques. La connaissance fine de ces dernières permettra d’adapter les bons procédés d’analyse pour aborder à l’échelle du département la question de la provenance géographique des productions.
Pour citer cet article
Référence électronique
Sylvain Aumard, « Communes de l’Yonne (Yonne). Approches des productions de terres cuites architecturales dans l’Yonne, du Moyen Âge à la révolution industrielle (ve-xixe s.) » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 34 | 2004, mis en ligne le 15 septembre 2023, consulté le 16 novembre 2025. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/53599 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.53599
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