Bruère-Allichamps (Cher). Allichamps/Lit de la rivière Cher

1Territoire d’un important vicus, précédé par des occupations continues, montrées par les sites subaquatiques découverts des Mésolithique, Néolithique, âge du bronze et âge du fer, puis Antiquité, haut Moyen Âge mérovingien et carolingien, Moyen Âge classique et jusqu’à l’époque contemporaine, le territoire d’Allichamps – en cinq ans d’opérations – s’est révélé extrêmement riche. L’enfoncement du lit, dans la deuxième moitié du xx^e s., a détruit pratiquement tous les vestiges postérieurs au x^e s. et l’essentiel des découvertes se concentre de la Préhistoire au haut Moyen Âge.

2Cette année a été consacrée à plusieurs sondages sur les sites amont du Néolithique, de l’âge du fer et du haut Moyen Âge, ainsi qu’à une prospection vers l’amont.

3Les sites les plus anciens sont liés à la pêche avec, pour le site du Néolithique, des poids de filets et des lests de nasse, près d’un bois de 6,74 m de long, taillé d’encoches et daté entre 2880-2620 av. J.-C. et, pour le site de l’âge du fer, d’une structure de pieux, datée entre 299 et 187 av. J.-C., constituant une pêcherie fixe de rivière.

Moulin du haut Moyen Âge et Moyen Âge classique

4Un alignement de pieux se poursuit à proximité de la structure précédente qu’il a probablement ignorée et endommagée au haut Moyen Âge. Deux datations ont été réalisées : 778-1018 apr. J.-C. et 995-1159 apr. J.-C. Il s’agit d’un ouvrage entretenu sur une longue période, ce qui est assez habituel pour les moulins.

5Dans le même sondage, mais sans indication chronologique, un bloc cerclé de deux fers, associé à deux gros blocs de calage, pourrait constituer un système de pêche à contrepoids de type carrelet.

6Piégées à proximité, contre la structure pour l’une et à 20 m de distance pour l’autre, deux sablières basses de plus de 10 m de long, datées à 776-990 apr. J.-C. et à 996-1205 apr. J.-C., offrent des périodes concordantes avec celles des pieux et pourraient bien faire partie de l’ouvrage initial.

7La zone d’Allichamps s’était déjà révélée extrêmement propice à l’installation de moulins, puisque 12 ont été retrouvés sur 1 060 m de rivière, dont 7 ou 8 du haut Moyen Âge.

Prospection

8Contrairement aux zones directement en aval – dont la prospection a révélé un grand nombre de sites, avec 19 entités identifiées sur 1 060 m depuis le pont de l’autoroute A71 au nord, jusqu’à la zone des sondages opérés cette année au sud – aucun site n’a pu être identifié avec certitude en amont des sondages sur les 600 m prospectés cette année.

9Il apparaît que nous sommes sortis en amont (sud) du territoire central d’Allichamps, qui s’est révélé si riche en sites de toutes périodes. Il en était de même dans les prospections de 2015, réalisées en aval d’Allichamps (nord), où les derniers moulins ont été répertoriés au sud du pont de l’autoroute A71 (2 moulins du haut Moyen Âge, puis 600 m sans vestiges, jusqu’à l’épave d’un chaland fouillée en 2015). L’entité centrale du terroir d’Allichamps utilisant la rivière paraît avoir été cernée au cours de ces cinq années consécutives d’opérations.

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Pour citer cet article

Référence papier

Olivier Troubat et Christophe Vaschalde, « Bruère-Allichamps (Cher). Allichamps/Lit de la rivière Cher », Archéologie médiévale, 47 | 2017, 283.

Référence électronique

Olivier Troubat, Christophe Vaschalde, « Bruère-Allichamps (Cher). Allichamps/Lit de la rivière Cher » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 47 | 2017, mis en ligne le 15 février 2018, consulté le 04 octobre 2024. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/5536 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.5536

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