1Les vestiges de l’ancienne abbaye cistercienne Notre-Dame de Lanvaux se situent dans la vallée du Loc’h, dans l’actuelle commune de Brandivy, à une vingtaine de kilomètres au NO de Vannes. L’abbaye, fille de Notre-Dame de Bégard (Côtes-d’Armor), aurait été fondée en 1138 par un seigneur local, Alain de Lanvaux. L’histoire et la morphologie originelle du complexe monastique restent cependant méconnues, compte tenu de l’absence d’actes des premiers siècles de l’abbaye. Les nombreux documents de l’époque moderne, à défaut de révéler le visage de l’abbaye médiévale, témoignent des principaux travaux (reconstructions, terrassements, aménagements hydrauliques…) en précisant, parfois, l’état antérieur. Ces maigres informations contribuent à réaliser une restitution régressive du site en aidant à interpréter les rares vestiges encore conservés. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’abbaye Notre-Dame de Lanvaux n’a pas suscité l’intérêt des historiens depuis le début du xx^e s. Leurs principales interprétations méritent d’être revisitées à la lumière de méthodologies actualisées. De ce fait, les opérations menées sur Notre-Dame de Lanvaux s’inscrivent dans le cadre d’un master d’archéologie médiévale, dirigé à l’Université Rennes 2 par Pierre-Yves Laffont.

2Le programme de recherche consiste à révéler l’organisation et l’évolution spatiale de l’espace monastique, en réalisant une cartographie et une étude du bâti des différentes maçonneries conservées, ainsi que des sondages archéologiques à l’intérieur du carré claustral afin d’en saisir les principales caractéristiques morphologiques. Nous avons profité qu’un canal, d’une largeur d’environ 6 m pour 2 m de profondeur et aujourd’hui à sec, a été installé au travers du cloître pour ouvrir deux sondages archéologiques. Nous avons pu rectifier les coupes et atteindre le substrat afin d’évaluer le potentiel stratigraphique. Cette étude globale nous permet aujourd’hui d’identifier précisément la morphologie de l’aile des moines (rez-de-chaussée et étage), celle de l’abbatiale et les liens architectoniques entre les deux édifices. L’aile des convers, appréhendée dans le deuxième sondage et quelques vestiges maçonnés, n’a pu être restituée dans son ensemble. Enfin, les sondages ont également mis au jour les niveaux d’occupation du cloître et de l’aile des moines pour l’époque moderne, conservés sous 1 m de remblai. Le peu de mobilier archéologique découvert dans les sondages est très fragmentaire et fait essentiellement état de la destruction du site voire des dernières phases d’occupation. Ces nouvelles données permettent désormais, conjointement avec l’étude des sources textuelles et iconographiques, de proposer une restitution de l’organisation de l’abbaye pour l’Époque moderne, tout en identifiant les infrastructures conservées de l’époque médiévale.