1Pour la deuxième année du programme trisannuel, le chantier archéologique a abordé le Pavillon royal. Œuvre de Jules Hardouin-Mansart, cet édifice de plan carré, rigoureusement centré, trônait, sur une terrasse surélevée par quelques marches, à la croisée des deux axes du parc. Au rez-de-chaussée se trouvaient quatre appartements identiques, composés de trois pièces, réservés au roi, à sa femme, à son frère, puis à son fils, le dauphin, et à l’épouse de ceux-ci. Après sa destruction au début du xix^e s. et l’arasement de la butte, les murs de fondation ont affleuré jusqu’au début des années 1930. Puis, en 1937, l’architecte, Robert Danis restitua l’esplanade servant de socle au château et le plan de celui-ci y fut évoqué.

2Si les plans du rez-de-chaussée et du premier étage sont connus, les archives ne conservent aucun plan des sous-sols. Seules quelques mentions de mémoires de travaux mentionnaient des « descentes de caves ». Par ailleurs, l’indication de latrines à l’étage laissait supposer la présence de fosses d’aisances. En outre, deux aqueducs visitables de part et d’autre du château, mais coupés du côté de celui-ci, laissaient présager leur prolongement dans ses fondations.

3Plusieurs objectifs avaient donc été fixés : dégager le plan d’un appartement – celui du roi – et en fouiller les fosses d’aisances ; retrouver les caves que l’on pouvait supposer situées sous l’appartement de la reine ; compléter le parcours des aqueducs et découvrir le raccordement de l’écoulement des eaux de toit à ceux-ci.

4Les sous-sols des appartements du roi et de la reine ont été découverts, montrant des caves chez la reine et des fosses d’aisances abandonnées et transformées en caves chez le roi. Sous le salon central, cinq branches d’aqueducs disposées en étoile montrent le système d’évacuation des eaux de pluie des toitures. Pour ne pas déparer les façades extérieures, elles circulaient dans des canalisations de poterie encastrées dans les murs intérieurs.

5Si les fosses d’aisances de l’appartement du roi, abandonnées au cours de l’occupation du château et curées, n’ont pas livré d’objets de la vie quotidienne, les gravats de démolition qui, au début du xix^e s., avaient été jetés dans les caves pour les combler ont livré de nombreux éléments d’architecture (corniches moulurées, chapiteaux de pilastres, etc.) ou de sculpture.

Marly-le-Roi, vue à la nacelle du pavillon royal en fin de fouille.

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Cl. A. Heitzmann, Château de Versailles