1Les fouilles, menées à l’angle de l’avenue Meissonier et de la rue Jacob Courant, ont permis de mettre au jour une zone jusque-là inconnue, traversée par un mur massif doté d’un large fossé linéaire à l’extérieur. Ce mur se retourne en direction de l’ouest, longeant la voie menant à la rivière et possiblement hors emprise, vers la collégiale Notre-Dame. Deux fossés de drainage le longent également côté est.

2Cette maçonnerie linéaire et homogène peut correspondre à l’enceinte urbaine du xiii^e s. mais le doute persiste quant à l’existence du mur de clôture du jardin de l’abbaye. Aucune autre occupation médiévale n’est conservée dans cet espace, ni intra-muros ni hors les murs. Quelques fosses dépotoirs et une sépulture médiévale isolée recoupée par un puits moderne, sont les seuls vestiges observés. Il est peu probable que cette zone inondable au Moyen Âge ait accueilli beaucoup d’installations humaines, sauf peut-être en lien avec le commerce fluvial ou la pêche. La dernière phase d’occupation en dur concerne la moitié ouest du site. Ce sont les fondations d’une maison bourgeoise construite au début du xvii^e s., largement remaniée et conservée jusqu’en 2014.

3Pour ce site, le volume de mobilier extrait est faible, hormis un épais remblai correspondant à des rejets domestiques, comportant des éléments de ferrure équestre notamment pour la période moderne. L’étude céramique révèle un vaisselier très décoré du Beauvaisis, caractéristiques d’un milieu aisé des xvi^e-xvii^e s.

4Cette fouille, dans un quartier mal connu par l’archéologie, met en lumière un entre-deux : entre la rive de Seine et le cœur de la cité de Saint-Louis, dans un contexte particulier de ville fortifiée où l’abbaye royale, fondée au xiii^e s., recoupe l’enceinte.