1Les fouilles programmées sur le site dit de la Maladrerie des Templiers sont arrivées à leur terme après quatre campagnes. Les travaux archéologiques ne confirment pas la fonction que laissait supposer le microtoponyme de ce site perché en plein cœur des gorges de l’Ardèche. Les archives ne conservent aucune trace de cet établissement monastique. Le nom du lieu n’apparaît dans l’historiographie qu’au xix^e s. Les fouilles ont démontré qu’une église semi-rupestre, accompagnée de trois bâtiments, est à l’origine du site dans le courant du xi^e s. ou au tout début du xii^e s. L’environnement géologique est très propice à la formation de grottes et un lien avec un érémitisme troglodytique n’est pas à exclure, comme c’est le cas à Saint-Montan (Ardèche). Entre le xii^e et le xiii^e s., le site se transforme et s’étend autour d’une citerne, sur une plateforme de 2450 m². De part et d’autre de cette citerne, se développe un espace funéraire qui n’a livré aucun squelette porteur de marqueurs liés à une quelconque maladie épidémique. Des analyses paléomicrobiologiques de la pulpe dentaire sont en cours. Une seconde église est construite jouxtant la première. Du mobilier lié à la vie religieuse a été découvert : une plaquette en émail du Limousin portant les lettres IHS et un bec zoomorphe d’aquamanile. Un édifice de prestige est construit avec une façade regardant la rivière qui fait limite entre le diocèse de Viviers et celui d’Uzès. Une boulangerie-cuisine a été identifiée ainsi qu’un cellier et vraisemblablement une forge. Le plomb et l’alliage cuivreux ont été travaillés sur le site et peut-être l’or comme pourrait en témoigner la découverte d’un petit lingot de 1,79 gr. Le site a été abandonné au plus tôt dans les années 1310-1320 d’après les découvertes monétaires. Les accès ont été murés en pierre sèche. Il faut attendre le xvi^e s. pour qu’il soit réinvesti par des charbonniers, puis au xix^e s. par des bergers.

Aiguèze, Maladrerie des Templiers.

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