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Chronique des fouilles médiévales en France en 2015
II. - Constructions et habitats ecclésiastiques
II 1. – Opérations de terrain

Bordeaux (Gironde). Crypte de la basilique Saint-Seurin

Responsable d’opération : Anne Michel
p. 213-214

Texte intégral

1Les recherches engagées par l’Institut Ausonius UMR 5607 de l’université Bordeaux Montaigne dans la crypte de la basilique Saint-Seurin de Bordeaux en mai 2014 se sont poursuivies en 2015, en association avec le laboratoire Iramat-CRP2A UMR 5060 de l’UBM (P. Guibert et P. Urbanová) et le département de génie civil et environnement du laboratoire I2M UMR 5295 de l’université de Bordeaux (J.-F. Lataste). Les travaux se sont étalés de début mars à la mi-mai, avant que ne débutent les travaux de viabilisation de la crypte en vue de sa réouverture au public à l’occasion des journées du patrimoine, qui devaient entraîner le comblement d’une partie des sondages. Dans un premier temps, le travail s’est attaché à compléter la documentation graphique qui n’avait pu être achevée en 2014. Huit relevés manuels au 1/10 des sections des sondages des années 1960 ont ainsi été établis. Ce travail documentaire a été complété par la prise de repères tachéométriques qui ont permis de recaler les différents plans et coupes par rapport au nivellement général de la France. Les travaux de viabilisation prévus ont nécessité la dépose d’une dizaine de dalles du pavement qui ont permis de réaliser trois sondages de contrôle dans les entrecolonnements, entre la colonne centrale et la colonne est du côté sud et de part et d’autre de la colonne centrale au nord.

2L’analyse des dessins levés en 2015 et des informations apportées par les sondages ont permis de conforter les conclusions de 2014 quant à la continuité d’occupation du site sans hiatus entre la fin de l’Antiquité et le haut Moyen Âge. L’analyse stratigraphique montre que le mausolée d’origine attire dans un premier temps des sépultures privilégiées. Un premier remaniement intervient avec le dépôt de sarcophages dits « du SO de la Gaule » en marbre sculpté, qui entraîne la destruction partielle du sol originel du mausolée. Ultérieurement, deux niveaux de sols successifs viennent couvrir les sarcophages déposés dans une fosse au centre du mausolée. Ces niveaux, qui se poursuivent à l’ouest du mausolée au moins jusqu’aux actuelles colonnes centrales de la crypte, ont été datés par des analyses archéométriques (C14 sur les charbons, OSL sur les mortiers) des viie-viiie s. Des éléments d’enduit peint provenant peut-être du décor du mausolée primitif ont été retrouvés dans le niveau de préparation de ce sol au pied de la colonne NE. Ces niveaux correspondent à un remaniement important, probablement lié à la construction d’un édifice – cultuel ?- dont les maçonneries n’ont pu être reconnues faute d’accès à l’intégralité du sous-sol de la crypte. Ultérieurement, ils ont été partiellement recoupés et recouverts par un autre niveau de sol qui semble coïncider, à l’intérieur de l’ancien mausolée, avec un chemisage des maçonneries d’origine. Ces structures pourraient remonter, selon les premiers résultats des datations archéométriques, au xe s., attestant une modification de l’organisation de ces parties orientales.

3Le chemisage très épais des murs dans cette partie de la crypte a amené à compléter les investigations par des prospections géoradar, menées par le laboratoire I2M de l’université de Bordeaux. Les mesures ont été faites à l’aide de quatre antennes de puissance différente, en réalisant des profils formant des quadrillages réguliers sur les deux parements des murs de la chapelle centrale, à la recherche d’interfaces permettant de déterminer l’extension des maçonneries les plus anciennes. Elles ont été complétées par d’autres mesures sur le sol de la nef de l’église, au-dessus de la crypte, à la recherche de couloirs ou cavités comblés à l’est de la crypte, et d’éléments maçonnés à l’ouest de celle-ci. La confrontation des signaux, encore en cours de traitement, avec les données archéologiques et les données d’archives est susceptible d’apporter des informations sur le plan des édifices antérieurs à l’église actuelle et d’orienter les recherches futures.

Bordeaux, crypte Saint-Seurin. Localisation des sondages effectués en 2015.

Bordeaux, crypte Saint-Seurin. Localisation des sondages effectués en 2015.

Fond de plan P. Anus, R. Duru, 1966-1980.

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Table des illustrations

Titre Bordeaux, crypte Saint-Seurin. Localisation des sondages effectués en 2015.
Crédits Fond de plan P. Anus, R. Duru, 1966-1980.
URL http://journals.openedition.org/archeomed/docannexe/image/7298/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 245k
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Pour citer cet article

Référence papier

Anne Michel, « Bordeaux (Gironde). Crypte de la basilique Saint-Seurin »Archéologie médiévale, 46 | 2016, 213-214.

Référence électronique

Anne Michel, « Bordeaux (Gironde). Crypte de la basilique Saint-Seurin » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 46 | 2016, mis en ligne le 15 février 2018, consulté le 04 décembre 2023. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/7298 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.7298

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Auteur

Anne Michel

Institut Ausonius

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Responsable d’opération

Anne Michel

Institut Ausonius

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Droits d’auteur

CC-BY-NC-4.0

Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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