Couhé (Vienne). Abbaye de Valence
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Année de l'opération :
2015Numéro d’opération :
206309Sujets :
édifice religieux, logement des religieux, monastère, abbaye, réfectoire, hôtellerie, vie quotidienne, structure de combustionNotes de la rédaction
Rapport final d'opération : http://dolia.inrap.fr/flora/ark:/12345/0140888
Texte intégral
1L’abbaye de Valence, située à 35 km au sud de Poitiers, est implantée au bord de la Dive, à moins de 500 m de l’actuelle N 10. Ne subsistent ni cloître, ni église, mais deux bâtiments utilitaires (réfectoire, hôtellerie) ainsi qu’une porterie.
2Bien que le texte original n’existe plus, les sources écrites modernes indiquent que l’abbaye, placée dans la filiation de Clairvaux, aurait été fondée le 6 août 1230 (Gallia Christiana, t. II, col. 1359). L’intention revient à Hugues X de Lusignan, comte de la Marche, qui commandite cette fondation prestigieuse auprès du chapitre général de Cîteaux quelques années auparavant. L’abbaye est, par ailleurs, pourvue d’un important temporel établi sous la bienveillance des Lusignan.
3Le réfectoire, classé au titre des Monuments historiques depuis 1999, a bénéficié d’une restauration récente accompagnée d’une brève surveillance de travaux. Au contraire, l’étude archéologique partielle réalisée sur l’hôtellerie n’a pas été poursuivie comme souhaité. Ce bâtiment, témoin architectural majeur de la vocation d’accueil du monastère, demeure actuellement dans un état sanitaire très préoccupant.
4L’opération archéologique a été motivée par le projet d’enfouissement d’une cuve à fuel située au SE du réfectoire. Sa localisation contre le mur pignon d’un logis, bâti probablement à l’emplacement de l’aile nord des bâtiments conventuels, était susceptible d’atteindre les niveaux archéologiques méconnus sur cette partie du site.
5Malgré une emprise réduite (environ 15 m²) et la présence de nombreuses contraintes (réseaux), le sondage a livré des informations inédites. Les témoins d’une occupation en relation exclusive avec l’abbaye sont avérés. Installé en marge du plateau, un décaissement préalable du relief a permis d’asseoir contre le talus un bâtiment situé dans le prolongement de l’aile nord de l’ancien cloître. Une maçonnerie située dans le même axe que l’actuel mur de façade du logis atteste cette extension, qui présente deux phases distinctes de construction. Si la première ne peut pas être précisément identifiée, la seconde est liée à la construction d’un foyer (xiiie s.). La fonction de cet aménagement ne peut pas être précisément appréhendée dans le cadre de cette opération réduite. Un usage lié à la cuisine peut toutefois être suggéré étant donné la proximité du réfectoire.
6Par ailleurs, la densité de l’occupation paraît faible car un seul réaménagement est perceptible. Celui-ci est établi sur un niveau de sol qui n’évolue pas depuis la fin du xiiie jusqu’à son abandon autour des xvie-xviie s., à la suite des destructions des guerres de Religion. Si un entretien régulier peut justifier de la préservation des niveaux d’occupation sur une période aussi longue, un réaménagement global précédant l’abandon ne peut pas être exclu.
7Par la suite, les maçonneries sont entièrement récupérées au cours d’une période plus récente (xixe s.) avant que le site ne soit figé dans sa configuration actuelle.
Pour citer cet article
Référence papier
Emmanuel Barbier, « Couhé (Vienne). Abbaye de Valence », Archéologie médiévale, 46 | 2016, 216.
Référence électronique
Emmanuel Barbier, « Couhé (Vienne). Abbaye de Valence » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 46 | 2016, mis en ligne le 15 février 2018, consulté le 27 avril 2025. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/7302 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.7302
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