Vézelay (Yonne). Ancienne abbaye Notre-Dame / Basilique Sainte-Marie-Madeleine
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Année de l'opération :
2015Numéro d’opération :
42786Sujets :
prospection géophysique, édifice religieux, logement des religieux, monastère, abbaye, cloître, élément architectural, terrasse (architecture)Texte intégral
1Dans le cadre des études de stabilité menées par les Monuments historiques sur la basilique de Vézelay, des sondages archéologiques ont été pratiqués dans l’avant-nef, la nef, le transept et à l’extérieur au pied du gouttereau sud de la nef. Bien que ces sondages n’aient pas été implantés en fonction d’une problématique archéologique mais selon les nécessités de l’étude, les informations recueillies sont d’une extrême richesse et alimentent la connaissance de l’évolution du site, jusqu’aux grands chantiers de restauration du xixe s. En effet, l’ouverture du sondage dans l’avant-nef montre comment les travaux de reprises des maçonneries menés par Eugène Viollet-le-Duc sont allés jusqu’à la construction d’importantes fondations en forme de longrines, chaînant les piles entre elles, pour certaines reprises en sous-œuvre. Ces travaux ont manifestement été précédés du décaissement quasi-complet de l’avant-nef, comme le suggéraient déjà les résultats de la prospection radar montrant un vide important à cet endroit.
2Dans la nef, le sondage a permis de reconnaître au moins trois états structurels avec non seulement la fondation de la pile de la nef actuelle (xiie s.) reposant sur le rocher et creusée dans les niveaux d’altération du terrain naturel, mais également la présence d’un massif maçonné pouvant appartenir à des supports antérieurs à l’église romane. À partir des hypothèses déjà proposées pour le positionnement de la nef et de l’avant-nef de l’église antérieure au xiie s., on pourrait être là en présence d’un support de l’avant-nef, non pas contemporaine des structures carolingiennes reconnues lors de la fouille du cloître en 2012 et 2013 (les mortiers sont différents), mais à un état intermédiaire des xe-xie s. Un premier état de support est également proposé à partir des vestiges mis au jour dans le sondage avec une maçonnerie là encore différente des structures les plus anciennes jusqu’à présent reconnues. Il faut admettre des états de construction plus nombreux que ce qui était proposé jusqu’à présent avec une église carolingienne précédant les grandes reconstructions initiées par l’abbé Artaud (fin xie s.).
3Dans le transept également, les sondages modifient considérablement les connaissances et l’image du monument avant la reconstruction du chevet et du transept dans les années 1160-1170 sous l’abbé Guillaume de Mello. Au sud, nous avons pu reconnaître l’angle SO d’un état de transept antérieur que l’on aurait tendance à mettre en relation avec le chantier de l’abbé Artaud, mais rien n’indique que cet état ne puisse lui être antérieur : les seuls éléments de datation reposent sur les techniques de mise en œuvre (joints beurrés et ferrés) dont la plage chronologique est particulièrement large. La position de cet état permet par ailleurs de mieux comprendre les relations entre le transept et l’aile est des bâtiments claustraux, en particulier avec le dortoir. Jusqu’à présent, on était gêné pour positionner un escalier permettant d’accéder à l’église depuis le dortoir, selon une circulation efficace. Les informations recueillies, si elles ne règlent pas l’intégralité du problème, étoffent le dossier et relancent la réflexion. Il est en effet possible maintenant d’envisager une cage d’escalier, la position du mur mis au jour et celle du pignon nord de l’aile est le permettent. Au nord, la largeur importante du mur mis au jour pourrait s’expliquer par la présence, également de ce côté, d’une cage d’escalier reliant les parties hautes d’une construction contre le transept (tour ?), supposée à cause de la présence d’un enduit sur son parement nord qui ne peut appartenir qu’à un espace bâti. C’est à cette construction que pourrait succéder le bâtiment au nord de l’actuel transept, que l’on devine à partir des indices en élévation (corbeaux, baie à coussiège, solins et larmiers, etc.).
4Le sondage extérieur a quant à lui permis non seulement de confirmer l’aménagement volontaire du rocher selon une terrasse horizontale (idée déjà proposée à partir des fouilles du cloître) au cours du chantier du xiie s., mais également le soin avec lequel la maçonnerie du gouttereau de la nef avait été réalisée, contrairement au côté nord, mais sans doute faut-il prendre en compte les contraintes liées au terrain et aux bâtiments antérieurs.
Pour citer cet article
Référence papier
Fabrice Henrion, « Vézelay (Yonne). Ancienne abbaye Notre-Dame / Basilique Sainte-Marie-Madeleine », Archéologie médiévale, 46 | 2016, 2235-236.
Référence électronique
Fabrice Henrion, « Vézelay (Yonne). Ancienne abbaye Notre-Dame / Basilique Sainte-Marie-Madeleine » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 46 | 2016, mis en ligne le 15 février 2018, consulté le 28 avril 2025. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/7353 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.7353
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