1Les deux interventions archéologiques dont les résultats sont présentés ici s’inscrivent dans la continuité du programme d’installation de containers enterrés sur le pourtour du centre ancien, commencé en 2013. Cette tranche de travaux, réalisée entre mai 2014 et janvier 2015, a concerné les périphériques est et nord de la ville, avec l’implantation de quatre containers sur le cours Saint-Louis et de trois autres sur le boulevard Aristide-Briand.

2Outre la présence de vestiges romains qui ont permis de réviser le tracé de la courtine orientale de l’enceinte de la ville antique, le sondage ouvert sur le boulevard Aristide-Briand, entre la traverse Notre-Dame et la rue Pierre-et-Marie-Curie, a donné la limite nord du fossé défensif du bourg médiéval Saint-Sauveur. Les 20 m qui le séparent de l’enceinte indiquent sa largeur, conforme aux données textuelles. Ce fossé a connu, dans un laps de temps relativement court (xiii^e-xiv^e s.), une alternance de comblements et de curages, qui illustrent la diversité de son utilisation en fonction des périodes : rempli en temps de paix pour permettre l’exploitation des terrains, comme en témoigne la présence d’un mur et d’une fosse, il était curé et remis en état lors de conflits.

3Les deux sondages situés plus à l’est, sur le même boulevard, ont, quant à eux, livré d’épais remblais accumulés à partir du xiii^e s. Chargés en matériaux de démolition, ils témoignent peut-être de l’activité de construction qui accompagne alors l’essor de la ville.

4Dans les sondages ouverts sur le cours Saint-Louis, les plus anciens niveaux atteints se rattachent à l’époque moderne et documentent les dispositions défensives de la ville. La succession des creusements à l’extrémité nord du cours, à 20 m du rempart de la fin du xiv^e-début xv^e s., témoigne, là encore, des opérations d’entretien et de curage dont le fossé a fait l’objet.

5Plus au sud, dans la partie médiane du cours Saint-Louis, un mur de soutènement parallèle au rempart du quartier Villeneuve, dont il est distant de 20 m, pourrait appartenir aux défenses avancées (contrescarpe ou parapet du chemin-couvert) de ce système défensif élevé dans la dernière décennie du xvi^e s.

6Enfin, sous le même cours Saint-Louis, plusieurs aménagements à vocation agricole (fosses de plantation) confirmant les données fournies par l’historiographie aixoise sur la mise en culture des abords de la ville à l’époque moderne ont été découverts.

7À partir du xvii^e s., les espaces anciennement occupés par les fossés sont transformés en boulevards-promenades. Tandis que la création du cours Saint-Louis, planté d’arbres en 1666, nécessite l’excavation d’une partie des niveaux modernes, un apport de remblais a, au contraire, rehaussé le terrain pour constituer le cours Notre-Dame (actuel boulevard Aristide-Briand), planté en 1724.