1Du 15 au 29 juin 2015, sous l’impulsion de l’Association de mise en valeur du Château de Coucy (AMVCC), un sondage archéologique a été réalisé au 9 rue Traversière à Coucy-le-Château-Auffrique.

2L’opération avait pour objectif de sonder une tour de l’enceinte urbaine, la tour Leray, dont l’état exige une consolidation et une restauration urgente. Cette dernière était noyée dans un système de remparage mis en place au xvi^e s. pour améliorer les défenses de la ville face à l’usage de l’artillerie à poudre. À ce titre, elle a alors été dérasée sur plus d’un niveau et remblayée pour constituer une terrasse.

3Les terres qui comblent la tour contribuent grandement à son état de délabrement. Il incombait donc de l’en débarrasser rapidement sous contrôle archéologique, afin d’envisager un projet de conservation dans les meilleures conditions. Si l’attribution de cet aménagement au xvi^e s. ne laissait que peu de doute, il importait de préciser s’il avait été effectué sous François I^er, en même temps que les travaux connus sur la porte de Laon en 1552, ou à un autre moment de l’histoire du monument. En outre, l’extension du sondage à la terrasse remparée devait permettre de mieux appréhender les méthodes d’élaboration de ce type d’aménagement et de cerner l’aspect initial de la tour dans son état du xiii^e s., le plan de cette dernière ayant été gommé par le remblaiement du secteur situé en arrière de cette tour.

4Ce sondage a livré d’importantes informations et un matériel abondant. Le plan de la tour d’origine, qui a pu être déterminé dans les grandes lignes, est d’aspect circulaire. Le réaménagement conséquent qu’a connu ce secteur ne peut plus être attribué au règne de François I^er mais vraisemblablement au milieu du xvi^e s. La composition des remblais du remparage laisse penser qu’ils ont été extraits du recreusement d’un fossé assez profond, lequel aurait été préalablement récuré. En ce sens, seul le surcreusement du fossé au-devant de la porte de Laon en 1552, qui est textuellement avéré, paraît pouvoir justifier l’origine de ces terres. En outre, le mobilier abondant trouvé dans le sondage confirme une datation entre le deuxième et le troisième tiers du xvi^e s. Aussi y a-t-il une forte probabilité pour que la transformation de cette partie de l’enceinte soit strictement synchrone des travaux menés sur le front de la porte de Laon en 1552.

5L’opération a également mis en évidence une récupération des matériaux de la tour à une époque ultérieure mais non définie précisément, ce qui a engendré le dérasement de deux assises supplémentaires de la tour sur sa quasi-totalité.

6Pour l’heure, si de nombreux indices tendent à améliorer notre connaissance de la tour Leray et du remparage attenant, il demeure quelques zones d’ombre, lesquelles seront sans doute gommées par la poursuite des opérations de déblaiement de la tour.

Coucy-le-Château-Auffrique, vue d’ensemble après opération.

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Cl. É Lallau