1À l’initiative du Service régional de l’archéologie et du laboratoire d’archéologie de l’université Jules-Verne à Amiens, un PCR a été entrepris en 2014. Il rassemble, sous la direction de François Blary, une équipe pluridisciplinaire de chercheurs (archéologues, historiens, historiens de l’art) dont l’objectif est d’aboutir à une meilleure connaissance de la cité des Morins en mutualisant leurs savoirs et en menant des prospections archéologiques utilisant les techniques les plus modernes (résistivité électrique, magnétique, électromagnétique couplé de dernière génération, radar-sol, etc.). Parallèlement aux premières prospections, l’équipe s’est concentrée dans un premier temps sur le recensement de toutes les publications sur Thérouanne et sur l’étude de la centaine de rapports de fouilles produite depuis un siècle. En parallèle, le SRA a confié au Centre départemental d’archéologie la réalisation d’un inventaire de l’ensemble du mobilier archéologique provenant de Thérouanne.

2Les prospections microtopographiques et géophysiques réalisées en 2014 et 2015 ont donné d’excellents résultats qui confirment la faisabilité de l’étude urbaine. L’enquête sur les données archéologiques montre, quant à elle, l’importance du travail restant à accomplir pour permettre l’étude des données structurelles des bâtis et des mobiliers issus des 111 opérations qui se sont succédé entre 1971 et 2014, sans compter les fouilles plus anciennes remontant à la fin du xix^e s., sous la conduite de Camille Enlart.

3L’année 2015, première année du programme de PCR prévu sur trois ans (2015-2017) a permis d’approcher et de réunir une grande partie des chercheurs susceptibles de conduire ou de participer aux différentes études à mettre en œuvre pour aboutir à une première synthèse archéologique. Il est apparu clairement que pour les trois prochaines années de l’exercice, le champ chronologique devait être restreint pour concentrer notre attention sur l’examen des sources écrites et les 35 opérations qui concernent l’époque médiévale (vii^e-mi xvi^e s.). Les prospections seront étendues progressivement à l’ensemble du périmètre de la ville médiévale encore accessible dans les parcelles agricoles. Les données plus anciennes (antiques) seront observées dans un second temps avec des chercheurs ayant des compétences renforcées sur cette période. L’équipe déjà constituée, interdisciplinaire et internationale, comporte une trentaine de chercheurs qui travaillent d’ores et déjà sur les axes de recherches urbains définis. Répartis en petits groupes de travail (topographie, mobilier archéologique, fortifications urbaines, tissu urbain, maillage religieux, décor et ornementation), la progression des différents champs d’investigation est assurée par des workshops réguliers qui seront suivis par des réunions plénières, l’occasion de présenter et de confronter les résultats à l’ensemble des participants à cette grande enquête historique urbaine.