Lyon (Rhône). 4, rue Saint-Jean
Texte intégral
1La restauration d’un immeuble a entraîné une étude de bâti concernant les façades extérieures, les parties communes et quelques intérieurs.
2Au début du xive s., l’actuel 4, rue Saint-Jean se situe à l’intérieur d’un vaste tènement. Il s’étend sur une large zone comprise entre la montée Saint-Barthélemy et la rue Saint-Jean. La fragmentation de sa partie orientale s’amorce en 1374, à la suite de plusieurs transactions foncières. La parcelle fouillée est décrite comme comportant une maison « aute et basse » en 1388. De cette époque, le site n’a conservé aucun corps de logis. Néanmoins, le mur nord du bâtiment central semble hérité de ces premières constructions au moins jusqu’à son troisième étage. On y observe en effet un pan de mur muni de fenêtres tournées vers le nord, s’étendant d’est en ouest et antérieur au bâtiment mitoyen édifié au xve s.
3En 1493, la propriété est étendue par l’acquisition de la parcelle voisine, située au nord, et d’une partie des terrains au SO. En 1516, le lot du 4, rue Saint-Jean renferme une « maison haute, moyenne et basse », à propos de laquelle il est précisé, en 1528, qu’elle se compose d’un « arc de boutique et d’une entrée, de deux chambres l’une sur l’autre et du grenier ». Cette description est à mettre en relation avec le bâtiment bordant la Grande Rue (rue Saint-Jean), dont il ne demeure plus aucun vestige visible car totalement reconstruit au cours des siècles suivants.
4La tour d’escalier a conservé une partie de ses maçonneries originelles dont le style gothique et les matériaux permettent de situer la construction dans le courant du xve s. Elle s’élevait alors sur une hauteur d’au moins 18 m et était éclairée par de larges baies rampantes. Son entrée était située à l’est, au bout de l’allée joignant la première cour à la rue. Elle desservait l’ensemble des corps de logis : le bâtiment sur rue par l’intermédiaire d’une galerie dont nous n’avons plus trace ; les deux bâtiments situés sur l’arrière, soit directement, soit par l’intermédiaire d’un couloir, logé dans le bâtiment central, desservant le corps de logis logé au fond de la parcelle.
5Vers 1560, deux galeries sont construites sur la première cour, dans le plus pur style de la Renaissance lyonnaise. La galerie nord dessert tous les étages du bâtiment sur rue à partir de la tour. La galerie sud, à double travée, sur trois étages, relie le bâtiment sur rue et le corps de logis de l’immeuble voisin. La tour d’escalier, dotée d’une nouvelle porte sur la cour, est éventrée, ses baies refaites, la vis de la cage d’escalier reconstruite.
6Au xviie s., l’immeuble passe entre les mains de plusieurs générations d’apothicaires, qui y réalisent d’importants travaux : reconstruction de la façade occidentale du bâtiment sur rue et des étages du bâtiment central, ouverture d’une porte sur la première cour, aménagement d’un passage voûté au rez-de-chaussée du bâtiment en fond de parcelle, création de caves desservies par un escalier en vis. Dotée d’un belvédère, la tour culmine désormais à plus de 23 m. Enfin, pendant la seconde moitié du xviiie s., la façade sur rue est rebâtie dans un style néo-Renaissance. Les intérieurs du bâtiment central et de celui du fond, désormais réunis, allaient être surélevés à plusieurs reprises.
Table des illustrations
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Titre | Lyon, 4 rue Saint-Jean, décor peint conservé dans l’allée de l’immeuble (fin du XVIe ou XVIIe s.). |
Crédits | Cl. E. Bernot |
URL | http://journals.openedition.org/archeomed/docannexe/image/7593/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 994k |
Pour citer cet article
Référence papier
Emmanuel Bernot, « Lyon (Rhône). 4, rue Saint-Jean », Archéologie médiévale, 45 | 2015, 179-180.
Référence électronique
Emmanuel Bernot, « Lyon (Rhône). 4, rue Saint-Jean » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 45 | 2015, mis en ligne le 15 février 2018, consulté le 29 avril 2025. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/7593 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.7593
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