Pussigny (Indre-et-Loire). Grouet
Entrées d’index
Année de l'opération :
2014Sujets :
habitat, habitat rural, mare, voirie, chemin, organisation de l'espace, cadastre, parcellaire, mort, sépulture, souterrain, bâtiment agricole, silo, dépotoir, artisanat, fabrication des textiles, travail, emploi, artisan, tisserand, atelier, atelier métallurgique, agriculture, exploitation agricoleChronologie :
Antiquité, Antiquité gréco-romaine, Antiquité romaine, Empire romain, Bas-Empire romain, époque médiévale, Haut Moyen Âge, Moyen Âge classiqueNature de l'opération :
fouille programméeTexte intégral
1La fouille a concerné plus de 4 000 vestiges, sur une emprise d’environ 8 ha étirée sur près d’un kilomètre de long au fond d’un vallon humide. La stratigraphie, qui atteint parfois 3 m de puissance, témoigne des occupations qui se sont succédé entre les haltes de chasseurs du Paléolithique final et le hameau médiéval.
2La période allant du ive-ve s. au xiie s. est l’occupation la plus importante du site. Elle s’avère continue, même si ses caractéristiques et son intensité sont variables. La fin du haut Moyen Âge (viiie-xie s.) correspond sans doute à la phase maximale de l’occupation, avec un probable petit hameau sur la moitié sud autour d’un point bas humide (mare ?) et plusieurs petits pôles secondaires d’habitat s’échelonnant plus au nord le long du vallon.
3L’espace est structuré par plusieurs chemins, enclos fossoyés et clôtures. Au sein de ces parcelles, des empierrements, maçonneries et trous de poteau sont les traces directes les plus fréquentes des constructions. Certaines maçonneries se distinguent par leur qualité. Quelques inhumations sont dispersées au sein des occupations. La présence de deux souterrains refuges, creusés à la fin de l’occupation médiévale dans un environnement humide à priori peu favorable à ce type de vestige, est plus inhabituelle.
4Faciles à creuser, ces souterrains ont sans doute eu une durée de vie restreinte. Leur utilisation reste incertaine en l’absence de toute trace d’occupation. Le faible nombre de salles et leur étroitesse, les difficultés de circulation et les risques réels d’éboulement indiquent une fonction de refuge plutôt que d’annexes des habitats de surface. Ces structures témoignent du climat d’insécurité qu’a connu ce secteur du sud de la Touraine au début du xie s. Une mention littéraire signale l’existence d’un souterrain à Grizay, à 2 km environ du site de Grouet, et relate la mort des réfugiés qui s’y sont barricadés lors d’un raid de Zacharie de Marmande au xie s.
5Près de 300 silos de toutes tailles et formes témoignent du stockage des productions céréalières. Ils ont ensuite souvent servi de dépotoir domestique ou pour rejeter des carcasses d’animaux morts de maladie. Le mobilier étaye l’hypothèse d’activités artisanales caractéristiques d’une petite communauté : fusaïoles, pesons et plusieurs types d’outils en os pour le filage et le tissage ; quelques scories sont à mettre en relation avec le travail du fer. Le mobilier métallique reste rare. À partir du xiie s. l’habitat disparaît sans raison évidente et les terrains sont désormais exclusivement dévolus à une utilisation agricole.
Table des illustrations
![]() |
|
---|---|
Titre | Pussigny, Grouet, construction médiévale avec une abside. |
Crédits | Cl. Inrap |
URL | http://journals.openedition.org/archeomed/docannexe/image/7629/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 253k |
Pour citer cet article
Référence papier
Stéphane Joly, « Pussigny (Indre-et-Loire). Grouet », Archéologie médiévale, 45 | 2015, 188.
Référence électronique
Stéphane Joly, « Pussigny (Indre-et-Loire). Grouet » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 45 | 2015, mis en ligne le 15 février 2018, consulté le 16 février 2025. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/7629 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.7629
Haut de pageDroits d’auteur
Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Haut de page