1Un diagnostic, concernant un hectare de pâtures situé à l’extrémité SO de la zone urbanisée du village, a mis en évidence plusieurs phases d’occupation. La découverte de silex, sous forme d’éclats dont certains sont travaillés, ne permet pas de caractériser l’occupation antérieure à l’époque médiévale dans cette zone. Ils se trouvent principalement dans le quart SE de l’emprise.

2Plusieurs fossés, suivant le pendage du terrain, ont été mis au jour. Non datés, ils correspondent vraisemblablement à des fossés de drainage. Ils sont recoupés et percés par de vastes fosses de 2 à 3 m de profondeur, qui n’ont pas livré de mobilier datant. Elles contenaient en quantité infime des fragments informes de terre cuite ainsi que quelques silex. Il est possible, mais non attesté, qu’elles soient le résultat d’une extraction d’argile.

3L’intérêt majeur de l’opération est la découverte d’une occupation, vraisemblablement rurale, des xiv^e-xv^e s. Située dans le quart NE de l’emprise, elle regroupe un bâtiment maçonné quadrangulaire d’une surface intérieure de 73 m², bordé par un petit édifice à trois murs de 7 m² dans œuvre, plusieurs drains ainsi qu’une série de murs ayant globalement la même orientation. Le mobilier céramique a permis d’avancer une datation large aux xiii^e-xvi^e s. (identification C. Lagatie). Un possible niveau d’occupation est conservé sur une partie de l’aire interne du bâtiment quadrangulaire.

4Cet habitat rural est séparé des autres occupations par un espace apparemment vierge de vestiges, qui pourrait indiquer une limite entre deux zones à vocation distincte  : exploitation pour l’une, habitat pour l’autre. Toutefois, en l’absence d’éléments de datation concernant les structures fossoyées, il n’est pas possible d’établir un quelconque lien entre ces deux concentrations de vestiges.

5Les recherches dans les sources historiques n’ont pas permis de déterminer le statut de cette occupation toute proche – 400 m à vol d’oiseau – de l’abbaye cistercienne située dans le bourg. Elle n’apparaît pas dans les grangiae répertoriées dans les chroniques. Il importera de déterminer s’il s’agissait d’une propriété monastique ou non. Dans ce dernier cas, l’étude de ce site viendrait éclairer le tissu civil, très mal connu pour cette abbaye, qui semble subsister malgré l’extension des possessions des moines.