1Cette année, malgré des conditions climatiques défavorables, plusieurs avancées ont été réalisées sur la plateforme expérimentale de Melle dans le cadre du PCR consacré aux phases minéralurgiques et métallurgiques de la production des métaux non-ferreux. La plus édifiante est celle touchant à la coupellation au sol. Elle éclaire notre perception du type de structure et, surtout, des vestiges que l’on peut s’attendre à retrouver en fouille. De la même façon, elle permet de mieux apprécier les vestiges de casses de coupellation trouvés notamment sur le site de Castel-Minier. Nous avons été en mesure de reproduire les irrégularités constatées sur les objets archéologiques (marche dans la coupelle, fissures, métaux piégés).

2Les travaux sur le four à réverbère maintenant achevés entrent dans une phase de publication. Ce four expérimental renseigne à la fois sur le schéma technique d’utilisation et sur les interactions sociétales qui concourent à sa mise en place. À l’inverse, la recherche sur la question de la réduction de la galène doit être affinée car deux voies sont possibles. Elles ne sont pas en opposition mais impliquent une multiplication des essais. Les données thermiques enregistrées dans le four entre les tentatives de 2013 et celles de 2014 montrent qu’une inclinaison plus forte de la tuyère devrait permettre d’aboutir à une structure opérationnelle sur la base du modèle archéologique.

3Parallèlement, la question des capacités de production du four se pose en regard des quantités d’argent produites. Les vestiges ténus dont nous disposons à Melle rendent délicate toute extrapolation. Devant le succès du travail au four à réverbère, une démarche régressive semble judicieuse en envisageant l’élaboration de fours décrits aussi bien dans le De Re Metallica que dans la Pirotecnia. Les bonnes réductions réalisées à l’aide de la wayra china montrent que dans certains cas particuliers, les fours sont non seulement tributaires des minerais et des argiles mais surtout des conditions atmosphériques.

4La production de laiton basée sur les données archéologiques de la fouille du Clos-Paul dans les Ardennes est bien maîtrisée. Il nous intéresse de voir maintenant si cette cémentation peut être conduite au bois comme le suggère la comparaison entre les creusets expérimentaux et les creusets archéologiques.

5L’élaboration du moulin à minerai sur le modèle des meules de Castel-Minier (xiv^e s.) progresse. Après avoir fait tailler dans le granit du site et transporter à Melle deux meules de 400 kg chacune, cette année a vu la mise en situation de ces pierres pour des premiers tests fonctionnels qui se sont avérés positifs. Ayant collecté le minerai, toujours sur ce même site, il reste à motoriser l’engin pour simuler l’entraînement hydraulique et apprécier l’usure des pierres, la granulométrie des sables ainsi que l’importance du rayonnage des meules.