1Situé à 11 km au NO d’Aix-en-Provence, le domaine du Grand Saint-Jean est une vaste propriété agricole de 240 ha organisée autour du château, édifié à la fin du xvi^e s., et de ses dépendances. De la topographie médiévale du site, issue du démantèlement d’un ancien castrum connu à travers les textes, l’élément le plus tangible est la chapelle Saint-Jean-Baptiste. Identifiée à celle du prieuré Saint-Jean-de-la-Salle qui relève de l’abbaye de Montmajour depuis au moins 1118, cette chapelle est, dans ses dispositions actuelles, une construction du second âge roman. L’opération archéologique a conduit à ouvrir quatre sondages, au pied de ses murs nord, est et sud (fig.).

2Au nord, deux murs parallèles, très inégalement conservés, marquent les limites orientale et occidentale d’un bâtiment médiéval primitif, à la fonction non définie, de 8,30 m de large dans œuvre. S’il ne subsiste du mur ouest que sa puissante fondation et quelques lambeaux de sols (fig., n^o 1), le mur oriental a conservé une partie de son élévation et le dernier sol qui lui est associé, aménagé sur un épais radier, dont la finition au plâtre blanc badigeonne également la paroi murale. Construites lors d’une seconde campagne de travaux, deux cloisons viennent subdiviser la pièce en trois espaces tandis qu’un troisième mur, à l’est, contre le bâtiment, crée deux nouveaux espaces qui reçoivent le même traitement.

3À ce premier bâtiment qui ne revêt alors aucun caractère religieux évident, on est tenté d’associer la grande tour SE et le mur observé dans le sondage du chevet, dont le mode de construction, les matériaux et les dimensions sont identiques aux maçonneries précédentes.

4Liée au bâtiment dès son origine ou insérée à postériori dans sa partie sud, la chapelle romane, toujours en élévation, est une construction du milieu du xii^e ou du xiii^e s. Le cimetière qui lui est associé, tardivement mentionné dans un texte de 1501, a été reconnu au sud et à l’est de l’édifice. Les cinq sépultures mises au jour renferment trois adultes occidentés – deux inhumés en pleine terre, un autre dans un coffrage de pierre – et deux immatures, en coffrage et en pleine terre.

5Les modifications apportées à la chapelle au xix^e s. – création du chevet carré, transformation de l’entrée et création des deux tours de flanquement occidentales, doublement extérieur des murs gouttereaux nord et sud – se sont accompagnées d’un fort remblaiement au nord de l’édifice qui masque aujourd’hui la topographie du site.

Aix-en-Provence, plan de la chapelle et des vestiges.

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DAO M. Panneau, É. Rey / DAVA