1La commune de Saint-Benoît a entrepris en 2016 la rénovation des réseaux d’eau potable au cœur du bourg, affectant l’emprise de l’enclos de l’ancienne abbaye fondée au vii^e s. et son environnement proche, notamment la zone funéraire du parvis occidental de l’église abbatiale, succinctement observée dans les années 1970.

2La surveillance a permis de confirmer la forte densité sépulcrale de ce secteur, couplée à une activité constructive importante à la fin du haut Moyen Âge (viii^e-x^e s.). C’est de cette période que date la plus ancienne strate funéraire observée, contenant des sarcophages munis de couvercles en bâtière, ainsi qu’un niveau de terres noires repéré plus à l’ouest. La présence de vestiges du Moyen Âge central a été constatée dans l’ensemble de l’emprise investiguée, de la rue de l’abbé Chopin jusqu’à l’église. À partir des xi^e-xii^e s., l’aire funéraire du parvis est augmentée d’une nouvelle strate d’inhumations, composée de sarcophages et de tombes en coffre. Elle est définitivement abandonnée à l’extrême fin du Moyen Âge ou au début de l’époque moderne.

3La limite occidentale de l’enclos abbatial a probablement été identifiée au niveau du n^o 18 de la rue Paul Gauvin, limite au-delà de laquelle ont été observées deux maçonneries médiévales. En revanche, le mur d’enceinte nord, attendu dans le prolongement de la porterie médiévale, n’a pu être localisé. À l’intérieur de l’enclos, les observations ont été gênées par la forte densité des réseaux. Seuls deux murs d’époque médiévale ont été appréhendés, dont un pourvu d’une conduite interne d’évacuation d’eaux usées reliée à une canalisation en pied de mur ; ils sont associés, en outre, à des niveaux de circulation de très bonne facture réalisés en mortier de chaux. Enfin, plusieurs vestiges de l’époque moderne ont pu être observés : des niveaux de voirie à l’ouest, notamment une portion de l’ancienne route de Poitiers comportant de multiples recharges, et une importante séquence de remblaiements apparue au nord de l’enclos, qui a engendré la hausse du niveau de circulation d’une trentaine de centimètres.

Saint-Benoît, rues Paul Gauvin et de l’abbé Chopin.

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