1L’intervention archéologique s’est déroulée en décembre 2016 au cœur du bourg de Saint-Victor, autour de l’église et dans différentes parcelles. Lors de ce diagnostic, treize sondages ont été mis en œuvre.

2Le bourg de Saint-Victor est connu grâce à la découverte de sarcophages mérovingiens, en nombre indéterminé, lors de travaux réalisés au début des années 1880 autour de l’église. Parmi ceux-ci, un couvercle portait une inscription : « Ici repose la servante de Dieu Siggecondis. Elle vécut 29 ans. Elle est morte le 8 des Kalendes de juin ».

3Trois sondages réalisés au nord et au sud de l’église ont révélé un substrat sableux apparaissant à environ 30-40 cm sous le bitume. Quelques structures modernes (une possible sépulture très perturbée), mais surtout contemporaines (fosses d’enfouissements d’animaux) y ont été exhumées. L’absence de niveaux anciens et l’affleurement du substrat témoignent de travaux de décaissement, probablement ceux réalisés à la fin du xix^e s. ; ils auraient ainsi détruit l’ancien cimetière qui était probablement encore en fonctionnement au début du xix^e s., comme en atteste sa présence sur le cadastre dit napoléonien daté de 1811, au sud de l’église.

4À l’est de l’église, au pied du chevet, deux sondages ont révélé l’existence d’une nécropole du haut Moyen Âge. Plusieurs phases d’inhumations peuvent être restituées. Les plus anciennes identifiées sont datées de l’époque tardo-antique ou du haut Moyen Âge par la céramique et sont caractérisées par plusieurs fosses sépulcrales. Le second niveau est composé de deux sarcophages trapézoïdaux en grès, dont un a été recoupé par une fosse sépulcrale. Le squelette découvert dans le sarcophage intact, bien que sans couvercle, est daté par ¹⁴C entre 595 et 660. Au moins huit structures (fosses et sarcophages) ont probablement une fonction d’inhumation ; elles sont toutes orientées SO-NE avec la tête vers le SO.

5Sur la bordure orientale de l’emprise, un fossé large de plus de 4 m et profond de plus de 2,50 m, daté de l’époque médiévale sans plus de précision, apparaît au même niveau que les sépultures les plus anciennes. Il n’est toutefois pas possible d’affirmer qu’il est lié à la nécropole.

6Ainsi, les travaux de la fin du xix^e s. ont probablement détruit la majeure partie d’une nécropole datée du haut Moyen Âge. Seule une petite parcelle en conserve les derniers vestiges.