1En 2014, un projet immobilier d’une superficie totale de 3355 m² sur la commune de Sarcelles a motivé la prescription d’un diagnostic archéologique. Les sondages, concernant environ 7 % de la parcelle, ont permis d'identifier quatre sépultures attestant une occupation humaine du haut Moyen Âge, ainsi qu'une reprise tardive à la période moderne se poursuivant jusqu'à l'époque contemporaine. Seize structures, essentiellement des fosses de toutes périodes, avaient été mises au jour. Suite à ces découvertes, une fouille préventive d'une surface de 500 m², finalement réduite à 350 m²pour des raisons de sécurité, est intervenue entre le 15 septembre et le 5 octobre 2015 ; elle a permis l'identification de 50 sépultures, 13 fosses, 3 fossés et 2 murs.

2La majorité des sépultures sont des inhumations primaires en cuve de plâtre. On note également des fosses sans contenant pérenne et quelques aménagements avec moellons de pierre et de plâtre. Deux sépultures sortent de la norme avec l'inhumation de plusieurs individus dans la même fosse. Les ossements découverts sont assez mal conservés et les tombes ont souvent fait l'objet de pillages anciens. Elles se sont tout de même révélées riches en mobilier métallique, avec la présence de plusieurs boucles et plaques-boucles de ceinture (certaines avec tenons scutiformes), de bagues et d'un bracelet, de couteaux ainsi que d'un scramasaxe, significatifs de la richesse de l'ensemble mis au jour. Les dépôts en céramique sont plus anecdotiques. Les études en cours des contenants ainsi que du mobilier et des traces de fibres conservées compléteront l'analyse anthropologique afin de comprendre le recrutement, les pratiques funéraires et la gestion du cimetière.

3L'occupation principale est donc sans conteste datée du haut Moyen Âge. L'emprise de fouille se situe de fait à l'intérieur du cimetière mérovingien installé autour de l'église Saint-Pierre-Saint-Paul, localisée à une cinquantaine de mètres au NO du chantier. Plusieurs sondages archéologiques menés dans le quartier autour de l'édifice avaient mis en évidence la proximité du village du haut Moyen Âge ainsi que des limites théoriques de la nécropole associée. Si la fouille n’a révélé qu’un seul témoignage de cette occupation domestique – un silo localisé le long de la berme sud de la parcelle qui en constitue peut-être l'une des extrémités –, elle a surtout permis d'étendre la limite de la nécropole vers l'est, son emplacement précis restant inconnu, et d'en montrer le soin et la densité.

Sarcelle, sépultures 143, 144 et 145.

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Cl. Élodie Wermuth, Éveha, 2015