1Le village de Scillé est situé au sommet de l’un des nombreux reliefs animant le paysage bocager de la Gâtine. L’église, dédiée à Saint-Hilaire, occupe une position dominante. En dépit de nombreuses restaurations récentes, le chœur actuel a vraisemblablement été fondé dans la seconde moitié du xv^e s. Des modillons en matériau calcaire réinstallés au revers de la façade attestent un état roman qui n’est plus perceptible au sein de l’édifice actuel. Sa vocation paroissiale est reconnue au début du xvii^e s., mais il semble qu’un prieuré ait précédé son développement si l’on se fie notamment à la toponymie qui fait état au nord de l’église d’une « cour du prieuré ». Des bâtiments y sont présents et s’organisent autour d’une cour attenante au mur gouttereau nord.

2La place de l’église (1600 m²) s’étend au SO de l’édifice actuel. Un projet de rénovation étant souhaité par la municipalité, un diagnostic archéologique a été réalisé dans l’emprise des futurs travaux.

3Trois tranchées réalisées à l’aide d’un godet de terrassement (61 m²) rendent compte d’une occupation exclusivement funéraire. L’acidité du sol n’est pas propice à une bonne conservation des ossements, toutefois, près de 49 sépultures potentielles ont pu être identifiées, dont 13 présentent des vestiges de clous suggérant l’utilisation de cercueils. Ces derniers se concentrent plutôt à l’est de la place, où les inhumations semblent plus récentes comme en atteste le mobilier découvert (chapelets en perles de verre, chapelets en os, bagues). Cette pratique paraît plus marginale, voire absente, à l’ouest de la place et aux abords du parvis, sans qu’il soit possible, dans le cadre de cette opération, de préciser l’architecture funéraire. Seule une sépulture atypique, couverte de dalles de schiste, a bénéficié d’une fouille plus exhaustive : le squelette d’un individu adulte inhumé en espace colmaté n’était que partiellement maintenu, fortement perturbé par le creusement d’une nouvelle fosse sépulcrale. Ces recoupements semblent toutefois assez rares sur l’ensemble de l’emprise où la densité funéraire est faible, suggérant une gestion extensive de l’espace. Les quelques données issues de la seule lecture typochronologique des fosses, au demeurant incomplète, semblent le confirmer. Les tombes les plus anciennes sont situées aux abords de l’église, alors que les plus récentes sont installées sur les marges du cimetière, délimité par une clôture maçonnée jusque dans les années 1920. L’absence de mobilier en relation avec les premières inhumations ne permet pas d’en préciser l’aire chronologique.