1La fouille d’un site médiéval d’habitat rural occupé entre la fin du viii^e s. et le xii^e s. a concerné 4,5 ha répartis en cinq zones situées de part et d’autre d’une voie ferrée et de la rue du Point du Jour. Les limites du site se situent au-delà de la zone prescrite.

2Le site est installé dans la vallée de l’Oise. On y rencontre plusieurs étangs ainsi que des zones humides. C’est le cas notamment de la zone appelée Grand Marais située au sud du site.

3Trois zones situées au nord de la rue ont été fouillées et ont livré 1 782 structures, toutes périodes confondues : fosses, fossés, trous de poteau, silos, fonds de cabane, fours, puits. La chronologie du site reposera essentiellement sur l’étude céramique en cours.

4Sur ce site caractérisé par des structures en creux, le recours aux constructions en pierre semble avoir été très limité : bois et torchis ont été préférés pour les élévations. En effet, une quantité significative de torchis a été retrouvée dans les comblements des diverses structures. L’organisation des vestiges montre plusieurs unités de structures délimitées ponctuellement par des fossés. Elles se développent principalement sur les espaces situés légèrement en hauteur et à proximité de zones humides ou en eau. Dans chacune des unités, on retrouve toujours les mêmes types de structures : des trous de poteau suggérant par endroits des bâtiments et/ou une palissade, des fosses, des fossés, des silos, des fours et des fonds de cabane. La plupart de ceux-ci possèdent des trous de poteau suggérant des aménagements internes tels que des métiers à tisser. Néanmoins, on remarque par endroits des concentrations d’un même type de structures – fours, silos, fonds de cabane – marquant une répartition fonctionnelle de l’espace.

5La fouille a livré peu de mobilier céramique, mais le recours à l’archéomagnétisme précisera la datation de certains fours. La faune est en revanche mieux représentée. Ont été mis au jour quelques squelettes dans des fosses ou des fossés. La fouille a également permis la découverte de nombreux objets du quotidien  : un grand nombre de couteaux, de poinçons ou broches de tisserands, généralement retrouvés dans le comblement des fonds de cabane, un fragment de peigne, un bon nombre de pierres à aiguiser, des fusaïoles en terre cuite, des faucilles, des lissoirs en verre, des fragments de meules, des perles, des monnaies, des pointes de flèche, ainsi que quelques fibules.

6Le site a été abandonné à la fin du xii^e s. On présume que les parcelles ont été dévolues aux cultures ou à l’élevage jusqu’à aujourd’hui. Enfin, il faut signaler la présence d’un réseau de tranchées de la première guerre mondiale traversant l’emprise de la fouille et qui a détruit une partie des vestiges.