Cluny (Saône-et-Loire). La Maison des Dragons
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Année de l'opération :
2013Numéro d’opération :
42366Sujets :
résidence aristocratique, cuisine (pièce), cour, galerie, escalier, pavement, élément architectural, activités commerciales, stockage, peinture muraleTexte intégral
1La fouille programmée au sein de la maison des Dragons a été motivée lors de son achat récent par le fonds de dotation de Cluny. Cette maison située au cœur de Cluny, face à l’église Notre-Dame, est datée stylistiquement du xiiie s. par les études de P. Garrigou-Grandchamp et J.-D. Salvèque. Son bon état de conservation et la qualité des aménagements médiévaux (évier, cheminée, etc.) laissaient pressentir un état similaire des niveaux d’occupation en sous-sol, supposition confirmée par les résultats des sondages de B. Saint-Jean-Vitus.
2L’observation attentive des élévations avait permis d’émettre l’hypothèse d’une maison à deux corps de logis prenant place de part et d’autre d’une cour couverte. La cour actuelle, à l’arrière de la maison, aurait alors été occupée par un corps de logis alors que, dans la partie centrale, aurait pris place une cour couverte abritant un système de galeries et d’escaliers en bois facilitant la circulation. Ce plan est peu répandu dans la ville de Cluny où domine le plan de la maison-bloc.
3Afin de vérifier cette hypothèse, l’intégralité de la cour actuelle a été fouillée mettant en évidence la présence d’un mur (MR 1002) à l’arrière de la cour et d’un sol pavé. Plusieurs sondages ont permis de constater la destruction d’un mur primitif (MR 1060), puis le remblayage de la cour au xive s. L’importante épaisseur de remblais (environ 1,60 m) n’a pas permis d’atteindre le substrat partout, et aucun sol n’a été mis au jour dans cet espace à ce niveau.
4Plusieurs relevés d’élévation dans les différents niveaux de la maison ont eu pour objectif de démontrer la contemporanéité du mur 1008 avec le corps de logis arrière. En effet, cette construction simultanée était remise en cause par la présence d’une arcade en terre cuite dans le mur. Les piquetages des enduits dans les différents angles ont permis de prouver que les murs 1006 et 1007 et le mur 1008 n’étaient pas chaînés. La synchronie du mur 1008 et du supposé corps de logis arrière n’a donc pu être établie.
5Ces premières observations laissent supposer un plan de maison à deux pièces, l’une donnant sur la rue et, l’autre, de plus grandes dimensions, située à l’arrière. Le rez-de-chaussée abritait probablement un magasin à l’avant et une aire de stockage à l’arrière. Un logis chauffé, éclairé par une claire-voie, prend place au premier étage, suivi d’une pièce identifiée par la présence d’un évier comme une cuisine. Un second logis, décoré de peintures murales, est présent au deuxième étage. La fonction de la pièce à l’arrière n’a pu être définie.
6Ces hypothèses de plan et de fonction seront vérifiées lors de plusieurs autres campagnes de fouille programmée prévues dès l’été 2014.
Pour citer cet article
Référence papier
Érica Gaugé, « Cluny (Saône-et-Loire). La Maison des Dragons », Archéologie médiévale, 44 | 2014, 187.
Référence électronique
Érica Gaugé, « Cluny (Saône-et-Loire). La Maison des Dragons » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 44 | 2014, mis en ligne le 15 avril 2018, consulté le 22 mai 2025. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/9033 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.9033
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