1La fouille a permis de distinguer deux phases d’occupation : la première, mise en évidence au NE de l’emprise, correspond à une aire d’ensilage protohistorique ; la seconde, localisée dans la partie SO, est constituée d’une unité d’habitation rurale semi-excavée avec souterrain médiéval. La lecture de cette dernière structure n’est pas exhaustive en raison de sa situation en limite d’emprise.

2La zone d’habitat et de souterrain a recoupé des silos anciennement creusés. Ce secteur médiéval est ceinturé par un fossé ayant fait l’objet d’une réorganisation : en témoigne, par exemple, l’aménagement d’un second fossé délimitant l’emprise du souterrain. Quant à l’habitat, il se compose d’au moins une salle semi-excavée, d’une superficie de 25 m², qui communique avec les autres espaces par un escalier en pente douce, voire deux, parallèles, taillés dans le socle rocheux. De nombreux aménagements creusés dans le calcaire ont été identifiés : trous de poteau, trous de piquet, niches, banquettes. Un four domestique, de type four à pain, a également été taillé dans le calcaire. Son bon état de conservation permet d’avancer l’hypothèse qu’il a été remis en état au moins une fois puisque la dernière sole utilisée – datation par archéomagnétisme en cours de traitement – est installée sur des tuiles fragmentées posées de chant qui reposent sur une sole antérieure. Dans les deux cas, la sole de cuisson était formée d’une plaque d’argile indurée. La salle semi-excavée était également dotée de trois zones de foyers lenticulaires disposés à même le sol du fond de l’excavation. Les escaliers ouvrant sur cette pièce devaient communiquer avec un autre espace, mis au jour en limite d’emprise, qui présente une couche d’occupation charbonneuse riche en mobilier céramique.

3Le complexe souterrain en bon état de conservation, a permis d’observer divers aménagements taillés dans le calcaire dont un escalier d’accès, un puits de creusement, des niches à lampe, des encoches de fermeture dans le couloir, des feuillures, des trous de piquet et une banquette. Une galerie, dont l’accès se faisait depuis la salle semi-excavée, donne dans une salle voûtée de plan triangulaire. Celle-ci ouvre sur une galerie qui donne accès à une salle. Dotée d’une banquette et de plusieurs aménagements (trous de piquet), elle communique avec la surface par un escalier, ainsi qu’avec une salle refuge protégée par deux chatières successives. Le creusement de la galerie entre celles-ci a été réalisé à partir d’un couloir muré dans un second temps.

4Le mobilier se compose d’une dizaine d’objets métalliques dont une clé enroulée et un ciseau, de matériel lithique (un jeu de marelle) et céramique (vases de stockage, pots sans anse). La chronologie de l’occupation, établie à partir de l’étude typologique du mobilier céramique, est comprise entre le x^e et le xiv^e s.  ; la réalisation de datation par 14C de trois échantillons provenant du souterrain resserre le phasage d’occupation entre le x^e et le xii^e s.

Marigny-Marmande, la Perrière, vue du four et des deux soles.

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