1La fouille est localisée à une centaine de mètres au SE du site Hofstatt (Archéologie médiévale, n^o 38, 2008, p.  184-185). Près d’une centaine de structures ont été mises au jour sur une surface restreinte de 1 375 m². Leur répartition spatiale met en évidence une trame dense de l’occupation dans la moitié ouest de la fouille où les recoupements sont nombreux. Dans la moitié est, les vestiges sont plus diffus mais quelques structures y témoignent d’une première installation au Néolithique, probablement récent. L’occupation du premier Moyen Âge, qui se développe sur l’ensemble de la surface décapée, présente des structures caractéristiques d’un habitat rural, pour la plupart comparables à celles fouillées sur le site Hofstatt en 2007.

2Les trous de poteau permettent de restituer les plans de trois bâtiments sur poteaux plantés présentant une même orientation N-S. Les deux plus grands, à nef unique, sont de plain-pied alors que le plus petit est probablement un grenier à grain perché sur six gros poteaux. 17 fonds de cabanes, dont certains dotés de trous de poteau liés à l’élévation de leur architecture, présentent une superficie variant de 6 à 21 m². Des traces d’aménagements permettent parfois de déterminer des fonctions. Ainsi, deux fonds de cabane comportent chacun dans leur sol une fosse oblongue aux extrémités percées de petits trous de poteau, vraisemblablement liée à l’installation d’un métier à tisser. Une autre cabane semi-enterrée a le sol creusé d’une fosse tortueuse au comblement très riche en scories, indiquant une activité de réduction du minerai de fer, voire de forge. D’autres vestiges témoignent de la vie quotidienne sur le site, sans qu’il soit toujours possible de déterminer leur rôle précis. C’est le cas par exemple de deux fours à foyer rectangulaire situés dans la partie est de l’occupation. Parmi les fosses, trois présentent un profil et une profondeur leur attribuant probablement une fonction de silos. Enfin, un grand fossé faisant retour d’angle, à la fonction inconnue, est perturbé dans son coin intérieur par le creusement d’un puits appareillé.

3L’ensemble des structures n’a livré que peu de mobilier. Les éléments métalliques sont rares et ils restent indéterminés à l’exception d’un couteau. L’activité de tissage sur le site est quant à elle confirmée par deux fusaïoles, l’une en terre cuite, l’autre en os, et par des fragments de pesons. La céramique est plus abondante. Son étude a permis de constater que les premières cabanes sont implantées sur le site dès l’époque mérovingienne, aux vii^e-viii^e s., et que l’occupation se poursuit sans interruption visible jusqu’à la fin du premier Moyen Âge, à l’aube du xii^e s., sur une surface aux limites encore mal définies.