1Situé à l’est de Saint-André de Cubzac au NE de la Lande-de-Fronsac, le lieu-dit Cap d’Oustau(d) qui veut dire en Gascon, la maison du bout ou la maison perchée, est un site vallonné occupé par quelques maisons dont celle en cours de rénovation qui a motivé l’intervention. Quelques éléments d’architecture intérieure ont permis de dater la construction au xvii^e s.

2Cette maison est adossée au nord à un souterrain défensif taillé dans un massif de calcaire coquillé, vestige d’une carrière d’extraction dont la face est a donné un mur porteur. Au sommet, un bâtiment ruiné communiquait au sud par un porche monumental avec l’étage surélevé de la maison. Le réseau de galeries défensives s’élève à une hauteur sous plafond autour de 1,20 m. Des trous de visée sont dirigés vers l’extérieur ou en enfilade de couloir. Ces meurtrières pour arme à feu portative étaient flanquées de support de lampes taillés à même la paroi qui a conservé des traces de combustion. Sur la gauche, en entrant, une cavité semi-circulaire taillée sur toute la hauteur semble destinée à un usage de remise.

3Sur la terrasse de ce massif, taillées à même le substrat, alignées E-O, trois sépultures légèrement trapézoïdales, sans couverture, colmatées par les sédiments ont fait l’objet d’un sauvetage urgent. Un indice de parure constitué d’une boucle et de son ardillon mis au jour lors des premiers terrassements avait orienté l’horizon chronologique vers une occupation remontant au dernier tiers du premier millénaire.

4Avec le démontage du porche en plein cintre menaçant ruine, un premier sarcophage fut vidé des derniers ossements qu’il contenait. Ce tombeau monolithe avait servi de seuil vers son extrémité ouest au porche monumental. Le deuxième sarcophage avait livré les éléments de parure précédemment décrits. L’extrémité est d’un troisième sarcophage, engagée sous les fondations d’un mur, recelait de part et d’autre des pieds du défunt un pot de céramique claire à panse globuleuse et bord arrondi et une écuelle carénée à panse sortante

5L’échantillon ostéologique est constitué de sept adultes et deux enfants dont un nourrisson de 3 à 6 mois pour trois sépultures fouillées. Les données ostéo-biographiques donnent une idée de la taille adulte : entre 1,56 et 1,79 m. Le premier inhumé de la sépulture 2, le plus grand, montre des caractères de robustesse. Le seul individu sexé est le second inhumé, c’est un homme. C’est donc une occupation dense avec des réductions de corps dans la sépulture 1 et 3 et des déplacements latéraux d’ossements avant la dépose d’un second inhumé dans la sépulture 2. Le ratio non-adultes/adultes est proche de 30 % ce qui confirme un schéma archaïque de mortalité d’une population du haut Moyen Âge.

6Cet ensemble architectural débute donc à la période mérovingienne avec sa fonction de nécropole, et resurgit à l’époque moderne avec l’édification d’un habitat et le creusement d’un souterrain refuge correspondant à l’exploitation du massif calcaire aux xvi^e-début du xvii^e s. Cette exploitation a pour conséquence le débitage de la majeure partie de la nécropole dont un vestige subsiste au sommet d’un mur de séparation taillé en réserve dans le calcaire au SE.