1La fouille portait sur une surface de 10 200 m² où des vestiges des périodes antiques et alto-médiévale ont été mis au jour lors du diagnostic archéologique.

2À l’issue de la fouille, cinq phases d’occupation réparties sur trois périodes chronologiques ont pu être mises en évidence.

3Une première occupation antique a livré un bâtiment dont le plan n’a été que partiellement restitué. Ce dernier a ensuite été rasé pour laisser place à un bâtiment de type villa auquel ont été associés un puits, des thermes privés, ainsi qu’un bassin perçu lors du diagnostic mais en dehors de la zone prescrite. Un chenal artificiel, qui traverse le site du NO au SE, dans sa partie la plus basse, a pu être aménagé à cette période et semble avoir perduré jusqu’à la première moitié du vi^e s. Sa fonction initiale reste incertaine : il pourrait s’agir d’une dérivation de la Vesgre plus au NE, permettant d’alimenter en eau le bassin, et ce, à des fins agricoles.

4La troisième phase d’occupation se traduit par la présence d’éléments bâtis datés des iv^e et v^e s. à l’extrémité SE de la parcelle : une tranchée de récupération de mur et quelques pierres conservées en partie sur une assise. Le chenal ainsi que plusieurs drains sont également en activité.

5Enfin, les quatrième et cinquième phases d’occupation regroupent les indices de l’installation d’un habitat rural de la fin des v^e et vi^e s. Des fonds de cabane, un enclos, des fossés et de petits bâtiments sur poteaux de type « greniers » ont été mis en évidence. Il est probable que cette occupation se développe plus à l’ouest, sur les hauteurs et hors de la zone humide liée au chenal, qui n’est plus, à cette période, qu’un drain aux abords assez marécageux, permettant de récolter les eaux de la partie haute de l’habitat.

6Les fonds de cabane, au nombre de six, ont livré du mobilier céramique en faible quantité, néanmoins le petit mobilier métallique et la tabletterie témoignent d’une activité artisanale non négligeable. La présence de trois greniers sur poteaux dans l’espace SO du site atteste également une activité pastorale.

7Les indices d’un enclos ont été mis au jour. L’étude des éléments de faune retrouvés indique la présence certaine de l’élevage sur le site, tant pour la consommation, au vu des âges d’abattage, que pour le renouvèlement du cheptel.

8La zone de fouille n’englobe malheureusement pas l’ensemble du site. Ainsi, l’absence de bâtiments d’habitation ou de granges semble indiquer que ces éléments se trouvent plutôt sur la partie haute de la zone, sur la parcelle à l’ouest de l’aire de fouille.

9Il n’existe aucun témoin d’une activité humaine aussi dense après le vi^e s., ce qui renforce l’idée d’un déplacement de l’habitat, très certainement vers le sud, où a été mise au jour, en 1993, une occupation datée du vii^e s., composée de fonds de cabane, fossés, et empierrement, à 600 m seulement de notre site.

10Le peu d’indices laissés par les occupants de cette période ne nous permet que des suppositions. Le mobilier céramique, faunique, ainsi que le corpus du petit mobilier archéologique, quoique lacunaires, tendent à laisser croire que cet habitat est relativement prospère. Néanmoins, il convient de pondérer cette hypothèse, que seule la fouille de la parcelle voisine pourrait permettre de valider ou non.