1Sur une emprise globale de 11 578 m², le site, dans le lit majeur de la Loire, au sud du fleuve, est localisé dans un secteur non urbanisé jusqu’à la fin du xix^e, voire le début du xx^e s.

2C’est dans les années 20-30 à 60 apr. J.-C. que sont effectués les premiers aménagements, vraisemblablement précédés, mais surtout accompagnés et suivis par une occupation pérenne. Un espace extérieur est aménagé, à l’est du site : il pourrait s’agir d’un chemin. À l’est, un mur pourrait appartenir à un habitat  : des rejets domestiques bordent cette construction.

3L’occupation se poursuit jusque dans le dernier quart du i^er s., en particulier au SE, où ont été repérées des fosses dépotoir. Ici encore, il s’agit de vestiges d’habitations. Rares sont les éléments matériels qui attestent une continuité de l’occupation aux ii^e et iii^e s. Un long hiatus documentaire caractérise les siècles qui suivent ; du iv^e au vii^e-viii^e s., les parcelles étudiées ne livrent aucune trace d’occupation.

4Au viii^e-ix^e s., le site reste en marge d’un pôle d’habitation centré autour de l’église Saint-Saturnin et de son cimetière, bientôt cœur de la paroisse du même nom sans doute dès le xi^e s., dont témoigne une fosse, au nord du site, dont le comblement est daté avec un terminus post quem ix^e-x^e s. Le peu de preuves d’occupation pour les siècles suivants indique une dispersion importante de l’habitat dans le secteur, distribué de préférence le long des axes de circulation : terrestre avec la rue Croix-Boissée environ 50 m au NE, voire terrestre et fluviale le long de la rive gauche du fleuve.

5C’est à partir de la fin du xv^e ou du début du xvi^e s. que d’importantes modifications topographiques touchent l’ensemble du site sous la forme d’une phase d’exhaussement significatif du sol pouvant atteindre 1  m. Postérieurement au nivellement, les témoignages des xvi^e, xvii^e et xviii^e s. sont partout présents. Ils concernent l’organisation du sol et la division parcellaire tout autant que l’habitat.

6Deux espaces funéraires ont été identifiés : l’un au centre-est du site, aux abords immédiats du cloître Saint-Saturnin ; l’autre à l’est du site, dans une parcelle de 500 m² longeant la rue Clérancerie. Ce dernier espace correspond à un cimetière dont l’existence serait confirmée par une indication symbolique figurant sur la parcelle 820 de la feuille de Vienne du cadastre dit napoléonien de 1803. Sa durée d’utilisation est incertaine : le xv^e-xvi^e s. ou le dernier quart du xvii^e et le courant du xix^e s. Ce cimetière pourrait dépendre directement de l’hôpital général de Vienne.

7Le second espace funéraire n’est pas signalé sur le cadastre napoléonien. Le terminus post quem des enfouissements serait postérieur au xv^e-xvi^e s., et l’on n’en perçoit pas encore la nature précise.