1L’intervention concerne une surface de 3 300 m² en bordure occidentale du plateau de la Dombes. Deux états d’occupation durant l’Antiquité tardive, ainsi qu’un ensemble de fossés attribué à l’époque moderne voire contemporaine ont pu être observés.

2Le premier, daté de la fin du iii^e s. apr. J.-C., se caractérise par l’aménagement d’une dépression naturelle sur le bord de laquelle est implantée une batterie de seize fours de fonction non déterminée. Autour de la dépression est creusé un fossé drainant protégeant trois des côtés de la zone de travail et aboutissant, à son extrémité NE, dans une mare aménagée pour permettre la production d’argile par lessivage des fines.

3Un puits et un petit bâtiment vraisemblablement utilisé pour le stockage sont installés au SO, à proximité immédiate de la batterie de fours. Dans le courant de la première phase, l’édifice est démoli et laisse la place à un puisard de grandes dimensions. L’étude des restes osseux mis au jour dans le comblement du puits atteste une exploitation des matériaux issus de l’os. L’occupation s’étend au-delà des limites de la fouille, et il n’a pas été possible de préciser la localisation de l’habitat lié aux vestiges.

4L’état II est daté du milieu du iv^e s. apr. J.-C. Il n’est pas possible d’établir s’il y a eu continuité dans l’occupation. Les structures et les aménagements de l’état I sont abandonnés, comblés ou remblayés à l’exception de la mare qui est encore occasionnellement en usage. Trois bâtiments sur poteaux, tous orientés N-S, d’un module relativement uniforme et érigés en matériaux légers, présentent un plan à une ou deux nefs. À cet ensemble s’ajoute un grenier, situé au NO de la zone de fouille, des fosses dépotoir et des foyers en fosse. Les premières sont présentes dans tous les grands bâtiments. Les foyers en fosse, quant à eux, sont installés uniquement à l’intérieur et autour d’un bâtiment (B1). Ils sont tous de forme rectangulaire et de grande taille, suggérant un usage particulier qui pourrait être une activité de fumaison à chaud ou éventuellement le travail du plomb. La fouille a également permis de mettre en évidence des éléments liés à la pêche et peut-être au façonnage de la céramique.

5Malgré l’absence de foyers domestiques à l’intérieur de ces édifices, leurs caractéristiques invitent à envisager l’hypothèse d’habitations au moins pour une partie d’entre eux. En effet, l’absence d’un lieu de vie parmi toutes ces constructions paraît difficile à imaginer. Si la nature de cette nouvelle occupation n’est pas clairement définie, elle semble répondre à de nouvelles fonctions, ne se limitant plus à un espace artisanal autour duquel gravitent quelques aménagements. L’état II a été abandonné vers la fin du iv^e s. apr. J.-C. et le site n’a pas été réoccupé depuis.

6Il s’agit donc d’un site rural regroupant des activités agricoles et artisanales et très vraisemblablement un habitat ainsi qu’une nécropole privée à inhumation totalisant huit tombes, qui complète très certainement les découvertes de l’état II. L’hypothèse d’installations périphériques d’une villa semble devoir être écartée au profit d’un habitat rural.