Orléans (Loiret). Îlot Calvin
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Année de l'opération :
2012Sujets :
milieu urbain, urbanisme, jardin, puits, parcellaire, muraille, artisanat, latrines, cour, habitat, bâtiment conventuelChronologie :
Antiquité, Antiquité gréco-romaine, Antiquité romaine, Empire romain, Haut-Empire romain, Bas-Empire romain, époque médiévale, Haut Moyen Âge, Moyen Âge classique, Bas Moyen Âge, époque moderneNature de l'opération :
fouille préventiveTexte intégral
1Trois îlots du centre historique d’Orléans, à l’est de l’ancien castrum et aux abords immédiats de la muraille antique, ont pu être étudiés sur une surface totale de 3 294 m2. Le site occupe une partie du versant nord du coteau de la Loire. La stratification couvre une période d’occupation ininterrompue allant du iie-ier s. av. J.-C. à nos jours.
2La limite occidentale d’un vaste talweg à l’ouest de l’îlot Calvin a constitué la limite orientale de l’oppidum gaulois à la charnière des iie-ier s. et années –30/10. L’occupation gauloise est alors accompagnée d’une très nette intensification de l’occupation domestique et urbaine. Entre –30/–10 et +20 environ, le quartier est largement restructuré, ce qui se concrétise par une phase de remblayage massif d’une partie des versants du talweg. Durant toute l’époque antique, le secteur est un quartier d’habitation à vocation artisanale occasionnelle. Dans le courant du ive s., des aménagements structurent cette ancienne zone de rejet : ces terrains sont dorénavant sans doute intégrés au réseau urbain. Maintenant que la ville est cantonnée par une enceinte, la pression urbaine sur le site est moins prégnante.
3L’occupation de la fin du Bas-Empire se poursuit durant l’Antiquité tardive, aux ive et ve s., aux abords du talweg toujours bien présent dans le paysage urbain. Les parcelles médiévales primitives paraissent relever du seul domaine domestique, et ce jusqu’à la fin du viie s., malgré le fléchissement apparent de l’activité aux vie et viie s. Les fosses de rejets secondaires sont omniprésentes. Le mobilier et l’alimentation carnée attestent une population urbaine plus ou moins aisée. À partir du milieu du viiie s., l’occupation domestique s’intensifie ; les premières latrines sont attestées dans des cours ou jardins situés aux abords d’un ou plusieurs habitats.
4Aux xie et xiie s., les creusements de fosses non aménagées sont nettement moins nombreux et le premier puits est attesté. Le renforcement de la structuration du sol et l’organisation plus stricte du parcellaire sont deux phénomènes en progression. Il est possible que la rue du Gros-Anneau soit désormais tracée. La fonction domestique des lieux semble exclusive au regard du mobilier.
5Pour les xiiie et xive s., les tendances antérieures se confirment. Cours et jardins sont présents en cœur d’îlot. Les fosses de type dépotoir ou assimilé disparaissent ; on ne repère plus que des latrines et un puits.
6Si l’on ne dispose quasiment d’aucune donnée sur l’îlot à l’est de la rue du Gros-Anneau, on sait que, à l’ouest, l’îlot Calvin est désormais bien circonscrit par les rues des Écoles (rue de l’Université), du Roche du Chameau (rue Calvin) et la rue du Gros-Anneau. La topographie est dès lors proche de celle du paysage urbain actuel car le talweg est complètement comblé. La rue du Gros-Anneau connaît plusieurs changements d’orientation jusqu’au xviie s. Le parcellaire d’origine médiéval fait l’objet de très nombreuses restructurations avec un bâti particulièrement dense, principalement le long des rues, mais gagnant aussi fortement le cœur de l’îlot Calvin. Ce dernier constitue maintenant le cœur du quartier des écoles alors en plein développement : c’est vers l’extrême fin du xve s. que l’université, dénommée Grandes-Écoles de France, fut édifiée le long de la rue de l’Université.
7Les Carmes Déchaussés acquièrent les parcelles situées à l’est de la rue du Gros-Anneau en 1654. Ils y font édifier les bâtiments conventuels et aménager des jardins jusqu’à la rue Saint-Flou à l’est. La destruction d’une partie de ceux-ci et le déclassement de la rue du Gros-Anneau au milieu du xxe s. signifieront la disparition des îlots d’origine médiévale.
Pour citer cet article
Référence papier
Didier Josset, « Orléans (Loiret). Îlot Calvin », Archéologie médiévale, 43 | 2013, 182.
Référence électronique
Didier Josset, « Orléans (Loiret). Îlot Calvin » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 43 | 2013, mis en ligne le 15 mai 2018, consulté le 16 juin 2025. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/9881 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.9881
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