Sublaines (Indre-et-Loire). Le Bois Gaulpied – Le Grand Ormeau
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Année de l'opération :
2012Numéro d’opération :
69762Nature de l'opération :
fouille préventiveTexte intégral
1Parmi les témoignages de la période médiévale, un souterrain-refuge intégralement conservé a été mis au jour. Creusé dans le calcaire lacustre à 2,30 m de profondeur sous le niveau de décapage, il est constitué d’un réseau de plusieurs couloirs et de différentes salles et se développe sur plus de 15 m linéaires. Il est étroit et bas : 0,50 m de large en moyenne pour une hauteur variant de 0,92 m à 1,61 m pour sa partie la plus haute. Au Moyen Âge, il devait servir à la fois de refuge, comme en attestent les différents éléments typiques de défense (coudes à angle droit, permettant de se dissimuler et de freiner l’assaillant ; présence de deux portes, l’une à l’entrée du souterrain, en bas de l’escalier, l’autre encastrée dans le calcaire après le premier coude ; trou de visée, etc.), mais également de lieu de stockage des denrées agricoles.
2Ce souterrain a fait l’objet d’un aménagement rationnel et soigneux. Un petit puits à eau, taillé dans le calcaire et alimenté naturellement par la nappe phréatique, vingt niches destinées aux lampes à huile et des bancs taillés à même le calcaire démontrent que le refuge devait être parfois occupé de manière prolongée. Lors de la fouille, quelques planches ont été mises au jour. Certaines permettaient une mise à niveau entre deux portions de couloirs du souterrain, et sont le témoin d’une occupation réelle du souterrain et d’une circulation fréquente dans cet espace.
3L’entrée de cette excavation refuge était dissimulée par un plancher recouvrant l’escalier et par une infrastructure en bois destinée à la cacher à la vue des assaillants. Le plancher en bois est déductible de la présence, le long de l’escalier, de trous dans lesquels étaient fixées des branches supportant ledit plancher. Le bâtiment recouvrant l’ensemble est quant à lui reconstituable grâce à l’existence de trous de poteau répartis autour de l’escalier d’entrée et de probables sablières basses.
4Ce souterrain semble inachevé. En effet, plusieurs départs de couloirs sont amorcés tant dans la salle nord (une amorce de galerie ouest et une amorce de galerie est) que dans la salle ouest. Ces débuts de creusement sont visibles dans les parois et ils sont parfois même marqués dans le sol, comme dans la salle ouest. La présence d’un trou de visée aveugle laisse aussi supposer une volonté de poursuivre l’ouvrage : il devait initialement déboucher sur une salle située derrière le couloir d’entrée et permettre la défense directe de l’escalier.
5L’intérêt du site réside dans son exceptionnel état de conservation. Mis au jour dix siècles après son abandon et son comblement volontaire, il est dans son état d’origine. Son remplissage en eau et en argile l’a préservé des dégradations du temps. L’intérêt majeur de ce site réside dans sa datation : le comblement final, volontaire, est daté par la céramique, dont une oule complète de la fin du xie s. ; creusement et utilisation sont donc antérieurs. Or, les souterrains de ce type, connus pour la période médiévale dans la région Centre ou en Limousin, sont généralement plus tardifs, creusés et utilisés plutôt aux xiiie-xive s.
Table des illustrations
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Titre | Sublaines, le Bois Gaulpied — le Grand Ormeau, plan du souterrain. |
URL | http://journals.openedition.org/archeomed/docannexe/image/9918/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 211k |
Pour citer cet article
Référence papier
Séverine Chaudriller, « Sublaines (Indre-et-Loire). Le Bois Gaulpied – Le Grand Ormeau », Archéologie médiévale, 43 | 2013, 192-193.
Référence électronique
Séverine Chaudriller, « Sublaines (Indre-et-Loire). Le Bois Gaulpied – Le Grand Ormeau » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 43 | 2013, mis en ligne le 15 mai 2018, consulté le 17 mars 2025. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/9918 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.9918
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