1En juin et juillet 2012, le remplacement d’un drain périphérique à la basilique Saint-Martin à Aime a donné lieu à un contrôle archéologique qui a eu pour objectif de préciser : la datation et la fonction des constructions gallo-romaines sous-jacentes, en partie mises au jour antérieurement ; le mode de fondation de l’édifice de l’an Mil ; l’existence supposée d’un bas-côté nord ; la chronologie des sépultures.

2Les vestiges antiques détectés uniquement au nord de la basilique indiquent une densité de constructions déjà perçue par la présence de l’édifice gallo-romain situé sous la nef de l’église. Toutefois, si certains éléments mis au jour semblent présenter un alignement semblable à cette structure, d’autres montrent en revanche une orientation différente qui plaiderait en faveur d’occupations successives dont la chronologie relative demeure difficile à déterminer. Quoi qu’il en soit, la détection presque systématique de sols de tuileau et de niveaux de démolition paraît confirmer l’hypothèse d’aménagements à vocation thermale, à l’instar de ce qui a été observé à l’est du chevet de la basilique.

3Les observations ont permis de constater que l’ensemble des fondations de l’église de l’an Mil ont été aménagées en tranchée aveugle. La nature même du terrain, une stratification de niveaux résultant de puissants débordements torrentiels, naturellement drainant, semble avoir été jugée suffisamment compacte pour limiter la profondeur des fondations – on a pu observer que le sol de la crypte se situe environ 0,25 m plus bas que la base des fondations de l’abside – et pour probablement optimiser des travaux de terrassement difficiles.

4L’analyse sommaire des élévations et le recoupement avec les données issues des sondages invitent à s’interroger une nouvelle fois sur la présence de bas-côtés dans la nef. Le point de départ de cette réflexion repose d’une part sur la condamnation des grandes arcades et d’autre part sur de probables traces d’arrachements et/ou de harpes d’attente sur la façade – en hauteur – et les murs occidentaux du chevet – assez bas. Le sondage au NO de la façade a ensuite permis de supposer – à défaut de pouvoir affirmer – l’existence d’un angle de bâtiment mal conservé qui pourrait encore subsister mais dont le mur occidental aurait probablement été coupé lors de la construction de la partie inférieure de l’élévation du mur sud de la nef. Ces éléments, comme l’éventuelle reprise en sous-œuvre d’une partie antérieure de l’élévation du mur nord et le très fort désaxement des murs occidentaux du chevet et d’une partie de la façade, pourraient conduire à proposer l’hypothèse d’un vaste bâtiment antérieur à la basilique (probablement postérieur néanmoins à l’abside carolingienne, conservée dans le sous-sol) au sein duquel les grandes arcades de la nef du xi^e s. auraient pu être installées. Cependant, seule une reprise exhaustive des investigations pourra permettre d’affirmer ou d’infirmer cette proposition alternative.

5En dernier lieu, la vocation funéraire du site a été confirmée et la chronologie des sépultures a pu être partiellement déterminée, malgré des conditions d’intervention peu aisées. Il semble que l’espace funéraire se développait au chevet et au nord de la basilique. Dans tous les cas, une chronologie relative succincte des sépultures a pu être déterminée, celles du chevet montrant un changement radical des orientations correspondant probablement à deux phases distinctes. Il n’y a donc guère de doute quant à la longue durée d’utilisation de l’espace funéraire. Concernant la datation, un défaut de marqueurs chronologiques permet tout au plus d’évoquer une sépulture en coffrage maçonné avec encoche céphaloïde, postérieure au mur nord du chevet attribué aux alentours de l’an Mil, dont le type pourrait renvoyer à la première moitié du xi^e s. Aucun recoupement de sépultures par l’installation des fondations de l’édifice de l’an Mil n’a pu être observé.

6Le caractère partiel des découvertes impose leur remise en contexte, à l’échelle de l’urbanisation antique d’Axima, avec les vestiges mis au jour lors de fouilles antérieures. La même constatation doit être formulée à propos des vestiges médiévaux lors de la poursuite de l’analyse des élévations de la basilique.