Arsac (Gironde). La Chapelle de Birac
Entrées d’index
Année de l'opération :
2012Numéro d’opération :
26606Chronologie :
Antiquité, Antiquité gréco-romaine, Antiquité romaine, Empire romain, Haut-Empire romain, Bas-Empire romain, époque médiévale, Haut Moyen Âge, Moyen Âge classique, Bas Moyen ÂgeNature de l'opération :
fouille préventiveTexte intégral
1L’intervention a été motivée par la proximité d’une replantation de pins sur une parcelle victime de la tempête Klaus en 2009. Il s’agissait de localiser les restes d’une ancienne chapelle médiévale, déjà explorée par des sondages en 1965, correspondant à une sauveté, connue par les sources écrites (J. Clemens), mais mal localisée, afin d’en constater l’état de conservation, et surtout d’étudier ses rapports topologiques et chronologiques avec la route ancienne dite la Levade qui passe à proximité immédiate. On en observe encore la trace au sol au nord et au sud du site de la chapelle, et ce monument routier est généralement présumé antique, parfois attribué au Moyen Âge, sans éléments concrets pour appuyer ces affirmations. Il fallait aussi vérifier si le toponyme Birac ne correspondait pas à une occupation antique originelle. Certains sondages visaient à retrouver les vestiges de l’intervention de 1965 et de la chapelle, alors qu’un long transect pratiqué à la machine s’imposait pour retrouver la Levade.
2Certains éléments des sondages de 1965 ont été retrouvés, et avec eux le seul vestige de mur maçonné observé : la fondation d’une abside correspondant au chevet de l’édifice. On a aussi localisé la trace des murs sud et ouest : ils ont été complètement pillés, anciennement semble-t-il, ce qui confirme les mentions trouvées dans les archives de l’époque moderne. Les structures restées en place sont des éléments de sol : plaques de mortier à l’extérieur, terre et grave compactées à l’intérieur.
3Le caractère religieux de l’édifice est attesté par les nombreuses sépultures retrouvées autour, et le cimetière a fonctionné assez longtemps pour que les tombes les plus anciennes soient recreusées (sépultures 2 et 3, 8 et 9). Certaines ont crevé le sol de mortier (sépulture 10).
4La fondation de la sauveté au xiie s. n’a laissé presque aucune trace (une monnaie de l’évêque du Puy). Le rare mobilier est d’une grande homogénéité chronologique : à part deux tessons antiques, un fragment d’époque moderne et un autre attribué au xiiie s., toute la céramique (analyse S. Maleret) se rapporte à la période fin xiiie-xve s., ce qui correspond assez bien aux indications des quelques monnaies. Les observations stratigraphiques montrent que le site a été l’objet d’une destruction, peut-être à l’occasion des raids de routiers connus par les textes (1437 et 1453), mais que la fréquentation a continué pendant un temps dans une partie du site au moins.
5Des mesures précises de géolocalisation ont montré que l’axe de la Levade passe juste à l’ouest de la chapelle. Or il n’y a à cet endroit aucune trace du dôme de grave et de sable qui matérialise la route. Les seuls indices qu’on pourrait relier à sa présence sont, d’une part, le fond d’un fossé creusé dans le sable qui constitue la roche en place, avec une localisation et une orientation pertinentes, d’autre part, la collecte à l’ouest de la chapelle de quelques éléments de mobilier : trois monnaies antiques, deux tessons de facture antique. Il semblerait donc que la Levade ait été nivelée pour implanter la chapelle, les maisons et les champs du hameau qui l’entourait au Moyen Âge. Par conséquent la route serait bien au moins d’origine antique…
Pour citer cet article
Référence papier
François Didierjean, « Arsac (Gironde). La Chapelle de Birac », Archéologie médiévale, 43 | 2013, 201.
Référence électronique
François Didierjean, « Arsac (Gironde). La Chapelle de Birac » [notice archéologique], Archéologie médiévale [En ligne], 43 | 2013, mis en ligne le 15 mai 2018, consulté le 23 mai 2025. URL : http://journals.openedition.org/archeomed/9959 ; DOI : https://doi.org/10.4000/archeomed.9959
Haut de pageDroits d’auteur
Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Haut de page