1Ce chantier a concerné essentiellement les parties extérieures de l’abbatiale cistercienne, dédiée à l’origine aux femmes, avant que des hommes ne les remplacent à partir du xiv^e s. L’abbatiale mesure 36 m de long pour 21 m de large au niveau du transept pour une hauteur atteignant les 7,80 m environ. L’épaisseur des murs est d’environ 1 m. Les travées sont d’une largeur moyenne de 3,8 m, excepté pour les travées 4, 5 et 6 du mur gouttereau sud qui sont plus petites et d’une largeur moyenne de 2,2 m. Nous avons à ce niveau un phénomène de rétrécissement des travées dont les dimensions se rapprochent de celles du chœur. Les faces sud et ouest, entièrement relevées, sont composées d’un appareillage constitué de pierres taillées dans les couches de grès local, d’un gabarit moyen de 0,26 x 0,54 m. Le phasage permet de distinguer les parties originelles de celles plus récentes – dans les 3^e, 4^e et 5^e travées du mur gouttereau extérieur sud – qui semblent être des restaurations du xx^e s. Ce mur gouttereau, ainsi que le chœur et le transept, ont subi des retailles empêchant l’étude des traces d’outils des tailleurs du xii^e s., et l’identification des instruments utilisés. La façade ouest présente des assises différentes de part et d’autre de la fenêtre située au-dessus du portail. La fenêtre actuelle vient très certainement remplacer une ancienne ouverture un oculus roman ou une précédente fenêtre. Les niveaux différents des assises de part et d’autre pourraient traduire la présence de deux équipes de travail. Trois prélèvements de mortier effectués sur l’abbatiale et dans le blocage du négatif de l’ancien mur qui reliait le bâtiment claustral au transept se sont révélés de composition identique. Le faible taux de sphéricité des grains de sable permet d’envisager une origine non fluviatile.

2L’étude tente également de retrouver l’ancien emplacement des bâtiments claustraux. Les empochements réguliers, retrouvés sur la face sud, laissent imaginer une légère toiture courant le long du mur gouttereau sud. L’existence d’un cloître est par ailleurs attestée par le négatif d’un mur qui partait du clocher pour rejoindre le bâtiment parallèle à l’église. Ce mur aurait formé le côté est du cloître. Plusieurs des édifices conservés aujourd’hui sont installés à l’emplacement initial des bâtiments claustraux. La porte située sur la face sud de l’église aurait permis un passage direct du cloître à l’abbatiale sans avoir à passer par le transept en évitant ainsi aux moniales de croiser le chapelain dont la rencontre était interdite. Cette disposition suggère la forme d’un cloître, non fermé.

3Un bâtiment parallèle à l’église abrite deux caves qui, à l’origine, appartenaient à un seul ensemble de 20,50 x 8,50 m. Le plan de celui-ci a pu être dressé ; les arcs doubleaux, ainsi que les arcs formerets qui le composent, ont été relevés. Une analyse ¹⁴C réalisée sur un échantillon de bois calé entre deux pierres d’un arc donne un indice de probabilité en courbe Sigma 2 sensiblement plus important pour la période située entre 1719 et 1788. Des observations complémentaires seront cependant encore nécessaires pour établir plus précisément la datation de ces caves.

Claudon, ancienne abbaye de Droiteval.

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