1Augustobona, chef-lieu de la cité des Tricasses, puis la ville de Troyes qui lui a succédé, se sont développées en aval de la confluence de la Seine avec la Vienne, un de ses modestes affluents en rive gauche, à l’endroit où le fleuve quitte les terrains argileux de la Champagne humide pour les terrains crayeux de la Champagne sèche. De nombreuses sources historiques et archéologiques montrent que les cours des bras de la Seine et de la Vienne ont pu considérablement fluctuer depuis la fin de la Protohistoire, tant par migration naturelle que sous l’effet de travaux de canalisation ou de dérivation (Deborde, Roms, 2011 ; Deborde 2019). La Vienne et la Seine sont canalisées dès l’Antiquité, et de nombreux canaux et traversins sont creusés au Moyen Âge au sud de la ville. Il est donc très difficile de restituer l’assiette du site naturel dans les parties centrale et orientale de la ville avant la fin du Moyen Âge.

La prescription et les recherches entre 1980 et 2020

2Le développement de l’archéologie préventive à Troyes, particulièrement depuis 2001, a profondément enrichi la compréhension de la ville antique et médiévale. Celle-ci découle d’un plus grand nombre de prescriptions, mais aussi de la prise en compte des espaces en périphérie du centre-ville actuel et des zones humides du lit majeur de la Seine. Une première comparaison peut être effectuée entre le nombre d’opérations sur les vingt années antérieures à 2001 et la période 2001-2020. On observe une hausse des prescriptions et des opérations de fouille et de diagnostic entre ces deux intervalles : 34 opérations prescrites et réalisées entre 1981 et 2000 ; 118 entre 2001 et fin 2020 [ill. 1]. Cette hausse du nombre d’opérations s’accompagne d’une évolution de leur répartition géographique : alors que, pour la période 1981-2000, 21 des 34 opérations (soit un peu plus de 60 %) concernent l’espace circonscrit par l’enceinte urbain e de la fin du Moyen Âge, seules 30 des 118 de la période 2001-2020 (soit environ 25 %) concernent ce même espace.

3Plus qu’un reflet de l’évolution de l’aménagement (et donc de la prescription) dans la commune de Troyes, cette tendance illustre un changement de la perception du site urbain durant ces quarante dernières années. Dans un premier temps (1981-2020), l’activité archéologique préventive paraît conditionnée par l’historiographie ancienne de la ville de Troyes, qui considère le site urbain dans le seul cadre de l’enceinte de la fin du Moyen Âge. Dans un second temps (2001-2020), la multiplication des prescriptions sur l’ensemble du territoire communal semble refléter une prise en compte de l’espace périurbain comme une composante de la ville de la fin de l’âge du Fer, puis des périodes romaine et médiévale, tout comme une considération du fait que ce territoire a connu une occupation antérieure (Préhistoire, âges des métaux) à laquelle ne se superpose pas forcément la ville romaine et médiévale. La répartition des fouilles, sauvetages urgents et suivis de travaux est corrélée à cette évolution de la prescription. Sur les 13 opérations de ce type de la période 1981-2000, 12 sont réalisées dans l’espace délimité par l’enceinte de la fin du Moyen Âge. Durant l’intervalle 2001-2020, 13 des 24 opérations portent sur le centre ancien et 11 sur des secteurs en dehors de l’enceinte médiévale.

4Une dernière tendance lourde est la multiplication des fouilles de grande ampleur dans des contextes humides, caractéristiques des lits majeurs de la Seine et de la Vienne. Si leur proportion par rapport à celles en milieu « sec » n’a pas connu d’évolution notable ces dernières années (environ un tiers du nombre total de fouilles pour les deux périodes considérées), leur ampleur s’est sensiblement accrue depuis 2001. Alors que les fouilles en contexte humide des années 1981-2000 ont une superficie comprise entre 460 et 1 520 m² (moyenne de 785 m²), celles des années 2001-2020 ont une superficie comprise entre 370 et 5 545 m², pour une moyenne en nette hausse de 2 385 m². Bien que la problématique de l’eau dans la ville et particulièrement celle des moulins ait été présente depuis le xix^e siècle dans les travaux historiques portant sur le Troyes médiéval (Chaumonnot 1868), l’archéologie offre des données qui viennent renouveler nos connaissances sur le contexte environnemental du développement urbain, les traces et les effets de l’anthropisation des zones humides. L’exploitation de ces données ne fait que débuter (Deborde 2019). Le bilan des connaissances que nous tenterons dans les lignes qui suivent s’appuie essentiellement sur les résultats de la période 2001-2020, sans que nous nous interdisions d’évoquer pour l’intelligibilité du propos quelques sites fouillés peu avant 2001.

À l’origine de Troyes : une agglomération de la fin de l’âge du Fer ?

6Ces trois opérations, mais aussi toutes celles qui n’ont pas révélé de vestiges laténiens, suggèrent que cette probable agglomération de la fin de l’âge du Fer, nécropole comprise, se développe dans le seul lit majeur de la Seine sur une superficie estimée à une trentaine d’hectares. Les fouilles récentes réalisées sur le rebord de la terrasse en rive gauche n’ont pas révélé d’occupations antérieures à l’époque augustéenne et donnent une limite en négatif du site gaulois, dont l’insertion dans le réseau hydrographique est difficile à comprendre, faute de données géomorphologiques pertinentes. Ainsi, le bras de Seine qui sépare les deux sites d’habitat et la nécropole est attesté depuis la fin du Moyen Âge, mais rien ne permet d’affirmer qu’il remonte à la fin de l’âge du Fer.

Le développement de la ville romaine

9Nos connaissances des formes de l’habitat urbain ont sensiblement progressé au cours des vingt dernières années [ill. 4]. En 2001, on ne connaissait guère que l’importante domus à péristyle de la porte de Chaillouet [ill. 4 : A], qui apparaît désormais comme un unicum dans la documentation locale. Les opérations montrent que ce type d’architecture ostentatoire coexiste avec des formes bien plus modestes, comme les maisons « en bandes », en architecture de terre et bois sur solins, attestées dès la première moitié du i^er siècle de notre ère, impasse des Carmélites [ill. 4 : B] et place de la Libération [ill. 4 : C]. Les constructions de plan rectangulaire sont disposées perpendiculairement à la rue, les espaces à l’arrière des maisons étant occupés par des puits, des latrines et des fosses. Place de la Libération, les maisons en bandes du début du Haut-Empire et les aménagements annexes, remarquablement conservés en milieu anaérobique, sont remplacés à la fin du i^er siècle par des constructions maçonnées de plus grande ampleur, qui ne peuvent pour autant être qualifiées de « domus ». Sur le site, la découverte d’une tablette en bois inscrite mentionnant une affranchie du nom de Nerta offre probablement un éclairage sur le statut social de certains des occupants (Frei-Stolba et al. 2016).

L’Antiquité tardive et l’époque mérovingienne

12Comme dans l’ensemble des cités des Gaules, la fin de l’Antiquité correspond à une période de forte contraction de l’agglomération. De nombreux quartiers semblent désertés, à un rythme qu’il devient possible de préciser. Les fouilles récentes suggèrent que l’acmé de ce phénomène doit être situé dans la seconde moitié du iii^e siècle, date à laquelle les indices de fréquentation disparaissent des îlots urbains fouillés place de la Libération (vers 250 ?) [ill. 2 : 4], rue de la Paix (vers 250 ?) [ill. 2 : 8], porte de Chaouillet (vers 275-280) [ill. 2 : 1], à l’hôtel du département (vers 270-280 ?) [ill. 2 : 7], place Langevin [ill. 2 : 13] et impasse des Carmélites (vers 280) [ill. 2 : 3]. Plusieurs opérations permettent de documenter la topographie funéraire, qui était très mal connue pour le Haut-Empire. On observe que des groupes de sépultures s’installent au début du iv^e siècle sur d’anciens îlots d’habitation abandonnés, porte de Chaillouet [ill. 5 : 1] et rue de la Paix [ill. 5 : 2].

13Sans doute à cette époque ou au début du iv^e siècle, la ville perd le nom d’Augustobona pour prendre le nom ethnique de la cité et s’appelle dès lors Tricasses (première mention dans Ammien Marcellin, XVI, 2, 6-7, dans la seconde moitié du iv^e s.). Il s’agit d’une évolution connue dans de nombreuses cités des Gaules à cette époque.

14La topographie des iv^e et v^e siècles est très mal connue et essentiellement suggérée par les découvertes funéraires et le tracé d’une enceinte tardive. Celle-ci est signalée par Ammien Marcellin (XVI, 2, 6-7) relatant le passage de l’empereur Julien à Troyes en 354 et par une série de découvertes effectuées depuis le xix^e siècle. Il est difficile d’en restituer le tracé exact, car seul le côté sud, où se trouve un segment de courtine partiellement conservé en élévation rue Linard-Gonthier, a fait l’objet de quelques observations dans les années 1990 [ill. 5].

15De rares opérations montrent que la gestion de l’eau est modifiée dans les zones humides à partir du début de l’Antiquité tardive. Sur le site de la porte de Chaillouet, à l’est du tracé de l’enceinte de l’Antiquité tardive, le canal de navigation mis en place au Haut-Empire est comblé et sert de lieu funéraire dès le début du iv^e siècle. Au sud-est de la même enceinte, les observations géomorphologiques compilées par G. Deborde montrent le développement de zones tourbeuses à la confluence de la Vienne et des bras de la Seine à partir de la fin du iii^e siècle (Deborde 2019). Il est à ce stade difficile de trancher entre un ennoiement volontaire pour faciliter la mise en défense du côté sud de l’enceinte et la conséquence d’un moindre entretien de systèmes de drainage ou de canalisation des eaux de surface.

16L’assiette de la ville du vi^e au viii^e siècle semble, dans ses grandes lignes, dans la lignée de celle des iv^e-v^e siècles [ill. 5]. Le développement d’épaisses couches de « terres noires » en périphérie de l’enceinte et la découverte de tessons d’époque mérovingienne dans plusieurs fouilles récentes en périphérie du castrum suggèrent une occupation extra muros.

Le développement de la ville médiévale

18Il y a une quinzaine d’années, la connaissance de la ville de la fin du premier Moyen Âge était très limitée, malgré un « bruit de fond » omniprésent à travers la découverte d’artefacts dans l’assiette de la ville de la fin du Moyen Âge (Bourguignon 2015). Les sources écrites sont alors les seules à même de cerner l’organisation topographique de la ville à partir de la fin du xi^e siècle. Il s’agit d’une période d’expansion démographique et de prospérité économique symbolisée par le développement des foires de Champagne sous la protection des comtes de Troyes (Bautier 1952 ; Deborde 2018). Elle est marquée par la création de nombreux édifices civils et religieux, par la transformation du réseau de voirie, par l’aménagement de canaux asséchant les zones humides afin d’étendre les espaces constructibles et de participer à la mise en défense de la ville et par la construction d’une nouvelle enceinte urbaine qui englobe les quartiers localisés au sud, à l’ouest et à l’est de l’ancien castrum. Si les opérations de ces vingt dernières années précisent le développement urbain, les activités économiques et les formes de l’habitat du xi^e au xiv^e siècle, le patrimoine monumental, y compris des constructions disparues comme le château ou l’aula des comtes de Champagne et sa collégiale associée, demeure très mal connu [ill. 6 : 1 et 2]. Il s’agit d’un axe de recherche majeur des années à venir.

DAO : M. Kasprzyk, Inrap.

20Le faubourg et les terrains situés au sud et au sud-ouest de l’enceinte remontant à l’Antiquité tardive semblent avoir été entourés d’une fortification dans le courant du xii^e siècle [ill. 6]. Les premiers indices de sa construction, dans les sources historiques, sont les mentions des portes de l’enceinte. La plus ancienne mentionnée est la porte de Croncels au sud (en 1157) [ill. 6 : 9], puis l’on a des mentions de la porte au Mitre (au sud de Saint-Nicolas) [ill. 6 : 10] en 1175, de la porte de Comporté en 1235 [ill. 6 : 11] et de la porte de la Madeleine en 1308 [ill. 6 : 12] (Corrard de Bréban 1854). La date exacte du chantier – qui doit se situer quelque part entre 1071 et 1157 – et la matérialité de cette enceinte dans son état initial sont mal connues, faute d’observations archéologiques. D’après les mentions des portes, il semble que l’enceinte dans son état de la fin du Moyen Âge (début du xvi^e s.) pérennise le tracé du xii^e siècle, qui fait plus que quintupler la surface fortifiée. L’extension de l’enceinte au nord-est dans le premier tiers du xiii^e siècle donne à la ville son plan caractéristique en forme de « bouchon de champagne ». L’ouvrage, constitué d’une levée en terre dans un premier temps (Deborde 1995), englobe une portion de la terrasse en rive gauche, mais aussi des secteurs plus humides situés dans le lit majeur de la Vienne au sud et de la Seine à l’est.

22Les données de l’archéologie semblent indiquer un lotissement progressif de l’espace nouvellement fortifié au sud-ouest. L’occupation de ce secteur, où se déroulent les foires de Champagne (attestées dans les textes en 1114), semble parfois dense dès le xii^e siècle : la charte de fondation de la collégiale Saint-Étienne (1157), érigée au sud-est du castrum par le comte Henri de Troyes [ill. 6 : 2], contient des indications topographiques montrant la présence de nombreuses maisons autour de Saint-Jean-au-Marché [ill. 6 : 17] en 1157 (l’église apparaît dans les textes à cette occasion). Ses chapelles succursales Saint-Nicolas [ill. 6 : 18] et Saint-Pantaléon [ill. 6 : 19] sont mentionnées en 1189 (Piétresson de Saint-Aubin 1930, p. 49).

25L’évolution de la prescription et la plus grande attention portée aux contextes humides montre que le développement de la ville médiévale est rendu possible par la mise en valeur d’espaces palustres, notamment au sud et à l’est de la ville, grâce au creusement d’un réseau de canaux et de fossés assurant le drainage de l’eau, la mise en défense de la ville et le développement d’activités artisanales. À la fin de l’Ancien Régime, le sud de la ville est sillonné par un dense réseau de canaux et traversins [ill. 6], dont l’origine remonte à l’époque médiévale. L’historiographie ancienne a souvent attribué leur creusement à l’initiative des comtes de Champagne des xi^e-xii^e siècles, mais l’archéologie montre qu’ils peuvent intervenir plus tardivement (xiii^e s. sur les sites de l’hôtel du département et de la Planche-Clément ; XV^e s. sur les sites de la clinique des Ursulines et de la place Langevin) [ill. 6 : 5, 21, 7 et 24]. Rue de la Planche-Clément, les creusements se succèdent du xiii^e siècle à la fin du xviii^e siècle. Les canaux et traversins peuvent être équipés de vannes favorisant la régulation du niveau d’eau.

26Ces canaux permettent l’installation de tanneurs attestés archéologiquement dès le xi^e siècle sur le site du Moulinet [ill. 6 : 6] (Deborde et al. 2002) et au xii^e siècle sur celui de l’hôtel du département [ill. 6 : 5] (Deborde, Montembault 2021). Les tanneurs partagent le même espace que les bouchers, l’eau facilitant la dispersion des déchets issus de l’abattage, du dépeçage, du lavage des chairs et des peaux et du tannage. Cette concentration conduit la municipalité à l’interdiction de l’abattage des bêtes par les bouchers et à la construction d’une tuerie en 1421 à l’est de la cathédrale, sur le canal de Jaillard, dans un quartier peu loti de l’est de la ville. Ses fondations ont été mises au jour lors de la fouille du campus universitaire [ill. 6 : 13]. Ce déplacement a entraîné l’installation de tripiers, face à l’abattoir, sur l’îlot Cuchot. Leur présence est attestée par ossements présentant des traces de découpe liées à des préparations alimentaires spécifiques (palais, langues et pieds de bœufs et, dans une moindre mesure, de moutons) et des ateliers munis de foyers à proximité de maisons dont les fondations et les sols ont également été mis au jour. Les sources écrites attestent également de cette installation. Que ce soit pour l’abattage des bêtes ou pour la triperie, l’eau est nécessaire pour laver les chairs et évacuer les déchets.

27La présence de l’eau favorise le développement d’une activité de rouissage de chanvre, attestée rue de la Planche-Clément [ill. 6 : 21] et au sud de l’enceinte, sur le site du boulevard du 14-Juillet [ill. 6 : 23]. Sur ce dernier, abondamment drainé par des fossés, se développe à partir du xiii^e siècle une activité de vannerie associée au rouissage. L’ensemble de la chaîne opératoire de l’osier (de la plantation à la production) a pu être attesté jusqu’à la fin du xv^e siècle ou au début du xvi^e siècle.

28Les sources historiques attestent enfin de l’existence de droits de pêche dans les canaux et fossés de la ville et d’un marché aux poissons. Plusieurs huches à poissons ont été retrouvées sur le site du campus, dans les canaux de Jaillard et de l’Isle qui sont alimentés par l’eau du canal de la Planche-Clément après son passage par les roues du moulin du Jaillard. Elles sont installées dès le début du xiv^e siècle (Louis, Roms 2009). Ainsi, d’après l’état de la documentation archéologique, les activités artisanales paraissent bien mieux documentées pour le second Moyen Âge que pour l’époque romaine, notamment dans les zones humides.

30Les quelques données disponibles montrent que, jusqu’aux xi^e-xii^e siècles, les formes de l’habitat ne semblent guère se distinguer par leurs dimensions de celles des habitats ruraux, comme l’illustrent les cabanes semi-excavées en cours de fouille quai Dampierre ou les stockages en silo de la place de la Libération. Mais les exemples sont peu nombreux. L’exiguïté des fenêtres de fouille ne permet pas d’évaluer leur densité. Pour la même époque, sur le site de l’hôtel du département, les fouilles suggèrent la présence de constructions sur solins de craie et de silex liés à la terre, alors que l’habitat semble matérialisé par des murs en pisé ou des solives en bois sur celui de la clinique des Ursulines. Les solins en craie, les cheminées aménagées mais aussi les tuiles plates à crochet, caractéristiques de l’architecture civile de la fin du Moyen Âge, n’apparaissent qu’au xiv^e siècle à la clinique des Ursulines et à l’hôtel du département. Les unités architecturales, d’une soixantaine de mètres carrés d’emprise maximale au sol, ne semblent pas posséder d’étages et paraissent assez éloignées des bâtiments bien mieux connus du xvi^e siècle. Un effet de source n’est pas à exclure, car ces fouilles ont porté sur des quartiers artisanaux et la documentation d’archives montre la présence à Troyes de maisons en pierre dans les secteurs plus éloignés des zones inondables (Darbot et al. dir. 1992, nº 65). À n’en pas douter, le développement d’études sur le bâti permettra de compléter ce panorama partiel.